Dans la nuit du lundi 6 février, un séisme dévastateur a frappé le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie (des régions à majorité kurdes), réduisant à néant des dizaines de milliers d’immeubles. Les autorités turques et syriennes, non préparées à une telle catastrophe – pourtant annoncée depuis des décennies – peinent à secourir les dizaines de milliers de personnes ensevelies sous les décombres, sans parler de la discrimination étatique frappant les sinistrés kurdes…
Tandis que la Syrie est ignorée par la communauté internationale; les secouristes (et l’aide humanitaire) venus du monde entier sont en Turquie. Dans certaines localités, les sinistrés sont les seuls à fouiller les décombres, dans l’espoir de sauver vivants leurs proches alors que les températures glaciales et les jours qui passent diminuent les chances de survie des personnes ensevelies.
Ainsi, jusqu’à présent, selon les chiffres officiels, on a extrait des décombre les corps de plus de 12.873 personnes en Turquie et 3.162 en Syrie, portant à 16.035 le nombre des victimes. Il y a également des dizaines de milliers de blessés du séisme.
Dans les jours qui viennent, on s’attend à ce que des dizaines de milliers de morts soient extraits des décombres des villes-cimetières de la Turquie et de la Syrie, deux États criminels qui n’ont pas pris de mesures de sécurité nécessaires en ne contrôlant pas les édifices non conformes aux normes sismiques construits sur une des failles sismiques les plus dangereuses au monde et que les sismologues n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme depuis les années 1990, suite au séisme mortel qui a fait près de 20 000 morts rien qu’à Istanbul… Nous ne sommes pas face à pas une catastrophe naturelle, nous sommes face à un massacre annoncé, dont la responsabilité incombe aux dirigeants des deux pays. Est-ce que les peuples de la région seront capables de demander des comptes à leurs dirigeants ou est-ce que ce cycle de corruption et répression étatique perdurera comme avant?
Photo: un secouriste porte un cadavre extrait des décombres à Pazarcik / Kahramanmaraş