PARIS – Un recueil de poèmes des femmes kurdes sortira le premier février 2023 aux éditions Le Merle moqueur.
Des poèmes de 45 poétesses kurdes ont été sélectionnés pour cette anthologie réunie et présentée par Maram al-Masri:
Kajal Ahmad – Sara Aktaş – Khonav Ayoub – Lara Ayoub – Ronak Aziz – Wiam Badrakhan – Kosert Ahmed Bakes – Nazand Beghikhani – Leyla Mexso Berazî – Yara Biran – Majda Dary – Sarwin Darwish – Evin Dibo – Tarifa Dusky – Elham Erfan – Roonak Faradji – Fatima Harsan – Maha Hasan – Mizgin Hasko – Bahar Hosseini – Even Ibrahim – Xunav Kano – Dunea al-Marchawi – Bejan Matur – Sarwah Osman Mustafa – Wida Nabil – Narin Omar – Koestan Omarzadeh – Shahinaz Rachid – Fatma Savci – Avin Shakaki – Maryam Sheikho – Mahin Shekralpour – Rudi Suleiman – Evin Temmo – Meryem Timer – Axin Wallat – Tugce Eve Yasar
Yézidies : Amira Khaled Al-Abdiko – Rehab Fawaz Hussein – Laila Sarhan Issa – Vian Juma – Sînîn Çaycî
Extrait :
Le Kurde part à la guerre en chantant la vie
Il revient victorieux
Alors il chante pour ses camarades
pour ceux qui ne sont pas revenus
Le Kurde ne perd jamais
il revient martyr ou il ne revient pas
Il n’a jamais attaqué personne
Il a toujours été défenseur
et depuis quand la défense est-elle trahison ?
Le Kurde est un prophète
c’est pourquoi toutes les religions le poignardent
S’ils lui avaient laissé sa terre
son chant arriverait jusqu’au septième pays
Si son ennemi avait compris ses chansons
alors il se serait assis et aurait pleuré mille ans
car c’est un amant dont le coeur est brûlé par l’absence
Même quand il ajuste son fusil
et pose son doigt sur la gâchette
il pense que c’est un instrument de musique,
le « saz »
alors il veut jouer, il veut vivre
mais il se fait surprendre par le bruit du poignard
dans son dos.
« Le Kurde », Khonav Ayoub
Nouvelle annoncée par le site Printemps des Poètes qui présente ce autrices ainsi:
« Le monde entier a découvert le rôle essentiel que les femmes kurdes ont joué dans le combat contre Daech. On sait la place qu’elles prennent dans l’action pour une société démocratique, respectueuse de l’égalité, de la diversité des opinions et des croyances.
Souvent, les femmes kurdes sont représentées comme des combattantes en armes et portant l’uniforme. Par ce choix de poèmes, Maram al-Masri a voulu montrer qu’elles étaient aussi des combattantes des mots, pour la dignité, la liberté, la paix, le droit de vivre sur sa terre et d’être reconnue dans son identité, sa personnalité.
Cette anthologie, qui ne se veut pas exhaustive, présente quarante-cinq femmes poètes, de Syrie, d’Irak, de Turquie, d’Iran. Certaines vivent dans des régions autonomes, reconnues ou combattues. Toutes ont connu la guerre, souvent l’exil, mais leur poèmes parlent aussi de l’amour, des rapports avec les hommes, de la nature, de la vie tout simplement. Certains de ces poèmes ont été écrits dans une des langues kurdes, le kurmandji ou le sorani. D’autres ont été écrits en arabe, en turc, parfois dans une autre langue et sont présentés aujourd’hui au public français. »