KURDISTAN – Nagihan Akarsel, une universitaire du Centre de recherche en jinéologie, a été tuée lors d’une attaque armée à Sulaymaniyah, au Kurdistan irakien. Les militantes kurdes accusent les agents turcs (MIT) d’être derrière son meurtre.
Network Women Weaving, réseau international de solidarité féminine fondé à l’initiative des femmes kurdes d’Allemagne, a condamné fermement ce crime abominable et à déclaré que cela était « un autre rappel qu’il y a une guerre systématique contre les femmes partout. Les fantassins du capitalisme patriarcal sont là pour étouffer la lutte organisée des femmes et la destruction inévitable de leur ordre international inhumain. Rejoignez-nous les 5/6 novembre à Berlin [pour leur deuxième conférence]. L’avenir nous appartient! »
Figure bien connue pour son travail sur les femmes, la jinéologie et le journalisme féminin, Akarsel est née dans la province turque de Konya et vivait à Sulaymaniyah depuis de nombreuses années dans le cadre de ses études de jinéologie. La journaliste-écrivaine travaillait pour la création d’une académie de jinéologie et d’une bibliothèque des femmes du Kurdistan à Sulaymaniyah.
La jinéologie (Jineolojî), traduit par « science des femmes », est une composante centrale du mouvement de libération kurde et joue un rôle majeur au niveau institutionnel, notamment dans la révolution du Rojava. Jineolojî considère la liberté individuelle des femmes comme une condition préalable indispensable à la liberté de la société dans son ensemble et se concentre sur l’étude de la société, de l’histoire, de la religion, de l’épistémologie et de nombreux autres domaines du point de vue des femmes. Ce faisant, Jineolojî ne se limite pas à l’enseignement universitaire, mais construit des centres, organise des séminaires et travaille activement à l’autonomisation des femmes à tous les niveaux. Les domaines de recherche de Jineolojî ont été établis dans le nord et l’est de la Syrie en 2015. Entre-temps, Jineolojî s’est étendu à toutes les institutions et à tous les aspects de la vie dans le nord et l’est de la Syrie, des académies aux écoles et universités du Rojava et de la Syrie du Nord et de l’Est.
L’universitaire Hardy Mède a écrit sur Twitter:
« La rédactrice en chef de la revue Jineojî a été assassinée ce matin à Soulaimani. Depuis un an, l’Etat turc mène avec facilités des actions terroristes dans la zone sous le contrôle de l’UPK et a assassiné des dizaines des militants associatifs et intellectuels proches du PKK. »