SYRIE / ROJAVA – Le coprésident du Conseil exécutif de l’AANES, Badran Chiya Kurd a critiqué l’accord tripartite signé entre la Turquie, la Finlande et la Suède lors du sommet de l’OTAN à Madrid, déclarant que c’est un accord hostile au peuple kurde.
Bedran Çiya Kurd, un haut dirigeant de l’administration autonome de la Syrie du Nord et de l’Est, a déclaré au micro de la radio Rojava FM :
« Erdogan a toujours cherché à créer des bases régionales et mondiales pour mener une attaque contre nos régions ou même au Kurdistan du Sud, les zones de défense de Medya [la région de Qandil abritant les bases du PKK] ou contre Shengal [région yézidie].
Il est déterminé à mener une attaque quelle qu’en soit l’ampleur. Pour couvrir ses échecs sur les fronts de la résistance et couvrir sa crise intérieure et exploiter la préoccupation mondiale face à la crise en Ukraine et exploiter la situation russe il tente par tous les moyens de faire passer ses marchés avec les pays concernés avec nos régions.
Ces menaces sont des marchandages et des complots contre notre peuple et son existence. C’est la stratégie des autorités au pouvoir en Turquie. »
Évaluant la rencontre entre Erdogan et le président américain Joe Biden et la possibilité qu’Erdogan ait reçu une sorte de feu vert pour mener une incursion dans le nord et l’est de la Syrie, Chiya Kurd a déclaré :
« Les équilibres internationaux ont un peu changé. Aujourd’hui, l’État islamique est [ressuscité] et la Turquie le soutient dans les zones sous son occupation. Toute facilité rendue pour mener à bien une incursion nuirait aux intérêts de la Coalition mondiale pour vaincre l’EI et aux gains que nous avons réalisés contre l’Etat islamique. »
Concernant le gouvernement syrien, Badran Chiya Kurd a déclaré qu’il y a eu un accord entre le gouvernement syrien et l’AANES pour protéger les frontières syriennes avec la Turquie et qu’il y a des discussions plus larges pour élargir l’accord afin de dissuader toute éventuelle attaque turque.
Bedran Chiya Kurd a ajouté que : « Depuis 2019, il y a un accord pour protéger la frontière et maintenant avec la médiation russe, il y a des discussions pour étendre un tel accord qui peut servir la région et le peuple et préserver la stabilité ici.
Il faut que le gouvernement de Damas soit clair notamment en ce qui touche à la souveraineté à laquelle il s’est toujours attaché. Toute incursion turque dans le nord-est de la Syrie constituerait une menace pour l’unité, la stabilité et l’avenir de la Syrie en général. »