TURQUIE – ANKARA – L’ancienne coprésidente du HDP, Figen Yüksekdağ, a déclaré lors de son procès que le HDP entrera dans l’histoire lors des élections du 24 juin.
La cinquième audience du procès de Figen Yüksekdağ, s’est tenue aujourd’hui à Ankara.
L’ambassadeur suédois et la délégation internationale qui voulaient assister au procès ont été empêchés d’entrer dans la salle d’audience.
L’audience a commencé avec Yüksekdağ en remerciant la présence de la co-présidente du HDP, Pervin Buldan, des députés et d’autres observateurs.
Yüksekdağ a déclaré :
« A un moment où le pays traverse une période critique, nous sommes empêchés d’accomplir notre devoir. C’est un crime contre notre peuple et nos électeurs de nous empêcher de faire notre devoir. Ce crime appartient au pouvoir qui interfère avec le pouvoir judiciaire.
Malheureusement, ce pouvoir politique, qui nous accuse d’avoir perturbé l’ordre public, est celui qui a causé le plus grand dommage à l’ordre public en brisant la structure sociale normale.
Ils nous ont détenus pour nous laisser en dehors de la politique. Ils ne réussiront jamais. Aujourd’hui, notre ami Selahattin Demirtaş est au centre de la scène politique.
Pendant un an et demi, le pouvoir a essayé de nous éliminer. Pourtant, aujourd’hui, Selahattin Demirtaş est candidat à la présidence de la République. Et demain, il pourrait bien être président.
Notre voix fait écho à Amed, Van, Istanbul, Rize, Antalya. Nous sommes la voix de la démocratie pluraliste. Vous pouvez nous emprisonner, mais vous ne pouvez pas emprisonner cette réalité.
Nous avons encore de l’espoir. Ils pensent que nous perdons espoir s’ils nous arrêtent. Nous sommes toujours debout. Vous pouvez [nous] arrêter mais nous n’abandonnerons pas la volonté du peuple.
Comment pouvez-vous tenir une élection dans ces conditions ? Jusqu’à aujourd’hui, 11 députés ont été dépouillés de leur statut. Malgré cela, ils disent encore aux gens, allez et votez, choisissez votre candidat, mais bien sûr « si je ne l’aime pas, je pourrais le / la dépouiller de son statut ».
Ce pouvoir politique n’est pas heureux avec les bonnes choses et la démocratie dans le pays, c’est pourquoi il fait la guerre. Il ne veut pas d’élections démocratiques et libres dans le pays. Parce qu’il sait que s’il y a une élection démocratique, nous allons gagner ensemble. L’AKP va perdre. C’est pour cela que Selahattin Demirtaş est maintenu en prison.
Sur les six candidats à la présidence, seul Selahattin Demirtaş n’est pas libre de diriger son travail électoral. La détention de Demirtaş est une honte dans l’histoire de ce pays.
Je n’ai jamais demandé à être libre. Je ne le demanderai pas aujourd’hui. Mais je demande que Selahattin Demirtaş soit libéré.
Nous montrerons notre liberté dans l’araine des élections. Malgré plus de 5 000 prisonniers, le HDP sera toujours très présent le 24 juin.
Le HDP est le parti clef du 24 juin. Nous pouvons ouvrir cette serrure ensemble, vous pouvez ouvrir la porte à un avenir brillant pour cette société.
Nous, comme tous les peuples qui croient en l’avenir de ce pays, enlèverons notre propre serrure, ouvrirons nous-mêmes notre propre porte.
Si je suis jugée comme coprésidente dans la salle d’audience, comment mon parti pourra-t-il mener un travail électoral libre ?
Je salue tous les membres de mon parti. Ils sont venus jusqu’ici et iront encore plus loin, peu importe les difficultés et les obstacles.
Il n’y a rien qu’ils n’ont pas essayé, ils essayent avec le seuil électoral, cette vieille pièce de musée antique qui empêche la Turquie d’être démocratique. Nous allons surmonter ce seuil.
Ils tiennent encore ce seuil pour le HDP mais nous allons le surmonter à nouveau. Assurez-vous de cela.
Le fossé de l’injustice s’est approfondi. Nous sommes en prison depuis plus de 18 mois. Nous avons vu toutes sortes d’irrégularités. »