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SYRIE. L’AANES examine le plan de Damas sur l’intégration militaire des FDS

SYRIE / ROJAVA – L’administration arabo-kurde du Rojava examine le plan de Damas sur l’intégration militaire des Forces démocratiques syriennes (FDS) au sein des forces militaires de Damas. Selon l’agence ANHA, le ministère syrien de la Défense a remis un document qui stipule « que le processus d’intégration (FDS-Damas) se déroulera par la formation de trois divisions militaires géographiquement réparties à Hassaké, Deir ez-Zor et Raqqa ».

Abdulkarim Omar, représentant de l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) à Damas, a révélé vendredi que le ministère syrien de la Défense a soumis une proposition écrite aux Forces démocratiques syriennes (FDS) détaillant les aspects administratifs, logistiques et structurels d’un éventuel processus d’intégration. M. Omar a confirmé que les FDS étudient actuellement cette proposition avant de formuler une réponse officielle. 

S’adressant à North Press, Omar a indiqué que malgré plusieurs réunions tenues ces derniers mois, aucun progrès concret n’avait été réalisé dans les négociations concernant la mise en œuvre de l’accord du 10 mars. « À ce jour, aucun des points convenus n’a été appliqué dans les faits », a-t-il déclaré, ajoutant que les discussions s’étaient déroulées dans un climat positif, avec la participation de représentants américains et, occasionnellement, français.

Omar a souligné que l’autorité de transition à Damas porte la responsabilité du manque de mise en œuvre des accords, faisant remarquer que les pressions régionales, notamment l’influence turque, ont pu affecter le cours des pourparlers. Il a insisté sur la nécessité d’une session de négociations de haut niveau avant la fin de l’année afin de parvenir à un consensus sur les points en suspens. « De tels accords pourraient constituer une étape importante pour apaiser les discours destructeurs et l’hostilité qui nuisent à l’unité et à l’avenir de la Syrie », a-t-il déclaré.

Concernant la proposition du gouvernement d’intégrer les FDS à l’armée syrienne, Omar a expliqué que des divergences persistent entre les deux parties. Tandis que l’AANES envisage cette intégration comme un partenariat et une complémentarité entre les différentes composantes de l’armée syrienne, Damas l’interprète comme un processus de dissolution et de transfert de pouvoir.

Il a rappelé que lors d’une réunion, le 7 octobre, entre le commandant des FDS, le général Mazloum Abdi, et le président de transition Ahmad al-Sharia, en présence de représentants américains, un accord de principe avait été conclu pour intégrer les FDS au ministère de la Défense, au sein de trois divisions militaires et deux brigades. Une brigade serait spécialisée dans la lutte contre le terrorisme, tandis que l’autre serait composée d’unités de protection des femmes. La mise en œuvre de ce plan, cependant, a été confiée à des sous-comités spécialisés.

Omar a également souligné les difficultés d’application des autres dispositions de l’accord du 10 mars, évoquant des divergences fondamentales quant aux mécanismes de mise en œuvre. Il a affirmé que l’autorité de transition continue de se refuser à un véritable partenariat, préférant des mesures unilatérales renforçant le contrôle centralisé. « Accepter un nouveau système centralisé aux tendances radicales reviendrait à reproduire l’autoritarisme, ce qui est inacceptable », a-t-il déclaré.

En conclusion de sa déclaration, Omar a affirmé que l’AANES était disposée à laisser suffisamment de temps aux négociations, soulignant que les solutions militaires n’apporteraient pas de résultats durables. « Nous sommes convaincus que seuls le dialogue et les accords peuvent mener à des solutions », a-t-il déclaré. (North Press Agency)