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IRAN. Disparition forcée d’un civil kurde kidnappé par le régime il y a trois ans

IRAN / ROJHILAT – Trois ans se sont écoulés depuis la disparition forcée d’Osman Mameh, un Kurde originaire de Bukan, arrêté lors du mouvement Femme, Vie, Liberté (Jin, Jiyan, Azadi). Durant cette période, aucune institution étatique n’a reconnu sa responsabilité dans sa disparition, et la vie de sa famille a été profondément bouleversée.

D’après les informations recueillies par l’organisation Hengaw pour les droits humains, Mameh, né en 1968 et père de deux enfants, a été arrêté lors du mouvement Femme, Vie, Liberté et figure depuis lors sur la liste des disparitions forcées en Iran.

Son fils, Ardalan Mameh, affirme que la réponse la plus récente des autorités sécuritaires et judiciaires iraniennes a été que « l’affaire relève du ministère du Renseignement », qui a refusé de fournir toute information supplémentaire.

Durant la même période, son épouse, Shahin Abdolghaderi, âgée de 54 ans, a été touchée par près de 300 plombs le 29 septembre 2022, en pleine vague de manifestations nationales. Elle souffre encore aujourd’hui de séquelles physiques et psychologiques à long terme.

Ardalan Mameh a également été blessé, touché par plus de 20 plombs tirés par les forces gouvernementales. Le retard dans sa prise en charge médicale a entraîné des séquelles durables.

La famille de Mameh a finalement été contrainte de fuir l’Iran, mais les pressions, les convocations et les tortures infligées par les services de sécurité continuent d’affecter leur vie.

Mameh n’a passé aucun appel téléphonique à sa famille, et aucun document, trace ou information officielle n’a émergé depuis son enlèvement par les forces de sécurité de la République islamique d’Iran.

Peu avant sa disparition, Mameh travaillait comme ouvrier agricole dans une ferme avicole de la ville de Dukan, dans la région du Kurdistan.

Mameh, un habitant de Bukan, a été enlevé par les forces de sécurité iraniennes le soir du 18 novembre 2022, alors qu’il rentrait chez lui. On ignore ce qu’il est advenu de lui.

La disparition forcée est reconnue comme un crime contre l’humanité. Elle se produit lorsqu’une personne est détenue par l’État ou des groupes politiques, puis cachée sans que sa famille ni le public ne soient informés de son sort ou du lieu où elle se trouve.