IRAN / ROJHILAT – Les forces de sécurité iraniennes ont battu un professeur kurde à la retraite pour forcer son fils à faire des faux aveux rapporte le Réseau des droits humains du Kurdistan (KHRN).
Les forces de sécurité iraniennes ont battu Jahangir Rostami, professeur kurde à la retraite et militant du syndicat des enseignants, et l’ont soumis à des pressions psychologiques pour tenter de forcer son fils, le militant culturel Ehsan Rostami, à faire des aveux forcés.
Selon les informations obtenues par le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN), les forces de sécurité ont perquisitionné le domicile de Rostami à Harsin, dans la province de Kermanshah, le 17 octobre et l’ont transféré à la prison d’Evin à Téhéran.
Les coups qu’il a reçus lors de son arrestation étaient si violents qu’il a subi des blessures à la tête et au visage, ce qui a incité même le procureur de Harsin à critiquer cette violence excessive.
Une source proche du dossier a informé le KHRN qu’après le transfert de Rostami à la prison d’Evin, les enquêteurs ont organisé une rencontre entre lui et son fils, Ehsan, détenu depuis août. Ils ont exploité l’état de santé précaire du père pour exercer une pression psychologique sur Ehsan et l’obliger à faire de faux aveux.
L’arrestation de Rostami est intervenue à un moment où son fils et son neveu, Ehsan et Ramin Rostami, étaient déjà en détention.
Ils avaient été arrêtés le 20 août à Téhéran avec trois autres militants culturels : Hassan Touzandejani, Marjan Ardeshirzadeh et Nima Mehdizadegan.
Les familles d’Ehsan et de Ramin Rostami avaient précédemment rapporté que les deux détenus avaient entamé une grève de la faim dans le quartier 209 de la prison d’Evin pour protester contre leur détention prolongée sans procédure régulière.
Le syndicat des enseignants de Harsin a publié une déclaration condamnant l’arrestation de Jahangir Rostami, un membre du syndicat, et dénonçant les pressions sécuritaires exercées sur les familles des détenus pour obtenir des aveux forcés.
« Nous appelons à la libération immédiate et inconditionnelle de Jahangir Rostami, membre du syndicat des enseignants de Harsin, et nous soutenons fermement sa famille estimée jusqu’à ce que sa liberté soit garantie », indique le communiqué.