ALLEMAGNE – Le Mouvement Écologique Européen pour le Kurdistan s’est réuni à Darmstadt pour discuter de stratégies de réseautage écologique, d’éducation et de transformation sociale. L’organisation kurde déclare œuvrer pour un travail écologique démocratique et solidaire à l’échelle mondiale.

À Darmstadt, en Hesse, le Mouvement écologique européen pour le Kurdistan (Tevgera Ekolojiya Kurdistan a Ewropayê, TEV-EKO) a tenu une réunion intermédiaire de deux jours avec 30 délégués venus d’Allemagne, de Suisse, d’Italie et d’Autriche. Cette réunion a également bénéficié du soutien d’initiatives environnementales internationalistes.
Les discussions ont porté sur la nécessité d’une structure écologique spécifiquement kurde en Europe. Les participants ont souligné que les principes écologiques font depuis longtemps partie intégrante du mouvement de libération kurde, notamment dans le cadre du concept de « modernité démocratique ». Un système social libéral et fonctionnel ne peut donc émerger que si les citoyens décident collectivement de leur vie et intègrent la nature et l’environnement comme points de référence centraux.
Le mouvement se considère comme un acteur radical, anticapitaliste et démocratique de terrain. La destruction écologique en cours au Kurdistan, notamment due à l’intervention de l’État et aux actions militaires, a mis en évidence la nécessité d’une structure européenne organisée.
Le changement social à travers une perspective écologique
TEV-EKO, selon ses propres déclarations, s’efforce de se développer idéologiquement et organisationnellement selon les principes de l’écologie sociale, dans le cadre d’une résistance écologique mondiale. Les discussions ont mis en évidence que l’exploitation de la nature est étroitement liée aux rapports de force hiérarchiques et patriarcaux. Les délégués ont souligné que la discrimination fondée sur le sexe, l’origine ethnique ou la religion, ainsi que l’exploitation économique, sont structurellement liées.
Les membres ont souligné qu’une approche écologique de la société n’est viable que si la nature est reconnue non pas comme un objet, mais comme un sujet actif, comme le fondement de toute vie. La protection de la nature est étroitement liée à des modèles économiques solidaires et à des processus de décision collectifs.
Autocritique des travaux antérieurs
Les participants ont également réfléchi de manière critique au travail accompli par TEV-EKO jusqu’à présent. Le mouvement, ont-ils déclaré, n’a pas encore atteint son plein potentiel. La question de savoir s’il fallait se concentrer davantage sur le Kurdistan lui-même ou sur la diaspora européenne restait ouverte. Les groupes cibles, les méthodes de travail et les stratégies diplomatiques devaient également être plus clairement définis.
Un autre objectif est de renforcer l’éducation environnementale. Des offres d’information multilingues et un travail de relations publiques intensifié, notamment un nouveau site web, sont prévus. TEV-EKO vise également à intégrer le discours écologique dans les sujets du quotidien et à sensibiliser les communautés kurdes d’Europe à l’environnement.
L’écologie sociale n’est possible qu’avec la paix
Les partisans internationaux ont souligné lors des discussions qu’une compréhension approfondie de l’écologie sociale ne peut se développer que dans un climat de paix. La paix est la condition préalable à une action écologique commune.
Malgré des questions ouvertes et des défis structurels, les membres ont souligné leur détermination à adhérer à la vision d’une communauté écologique. Ils ont conclu que les travaux se poursuivront dans l’esprit du « Manifeste pour la paix et une société démocratique ». (ANF)