AccueilEnfantsIRAN. Quand la pauvreté pousse les familles à vendre leur bébés...

IRAN. Quand la pauvreté pousse les familles à vendre leur bébés…

IRAN / ROJHILAT – La vente de bébés s’est répandue dans tout l’Iran à cause de la pauvreté extrême qui frappe de nombreuses familles signale l’ONG kurde Hengaw qui cite la vente d’un nourrisson qui a eu lieu récemment à Kirmaşan.

Un bébé de trois mois a été vendu par ses parents à Kermanchah (Kirmaşan) pour 250 millions de tomans (environ 4 000 dollars) en raison de l’extrême pauvreté et de leur incapacité à subvenir à leurs besoins de base.

Selon les informations reçues par l’ONG Hengaw, le nourrisson – dont l’identité reste confidentielle – a été vendu ces dernières semaines après que les parents ont publié une annonce sur la place de marché iranienne en ligne « Divar » proposant leur bébé à la vente.

Les parents de l’enfant, originaires des zones rurales proches d’Eslamabad-e Gharb (Shabad) et résidant actuellement à Kermanshah, ont pris cette décision par désespoir face à de graves difficultés économiques. La famille acheteuse, également originaire de Kermanshah, souhaitait acquérir l’enfant en raison de problèmes de fertilité.

Des sources ont informé Hengaw que la transaction a eu lieu sans aucune surveillance de la part des autorités sociales ou judiciaires de l’État, et qu’aucune enquête immédiate ni réponse officielle n’a suivi.

La vente de nourrissons est devenue un phénomène de plus en plus alarmant en Iran ces dernières années, alimenté par la pauvreté généralisée, la stagnation économique et l’absence de mécanismes efficaces de protection sociale pour les familles vulnérables. Des rapports provenant de villes comme Machhad, Téhéran et Ahvaz indiquent que cette pratique se répand dans tout le pays, se transformant en une crise sociale croissante.

Malgré les avertissements répétés des experts et la reconnaissance publique par l’Organisation nationale de protection sociale que la vente d’enfants constitue une traite d’êtres humains, les autorités iraniennes n’ont pris aucune mesure efficace ni humaine. Au contraire, elles ont réprimé les organisations de la société civile et arrêté des militants des droits de l’enfant, aggravant ainsi la crise.

Hengaw souligne que de tels actes constituent une violation flagrante des obligations internationales de l’Iran en vertu de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CDE) et de son Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, ratifié par l’Iran en 1993.

L’organisation prévient que la poursuite de telles conditions met gravement en danger la sécurité, la dignité et l’avenir des enfants en Iran, et appelle les organismes internationaux de défense des droits de l’homme et de protection de l’enfance à prendre des mesures urgentes pour surveiller et répondre aux violations systématiques des droits des enfants dans le pays.