IRAN / ROJHILAT – A l’occasion du 3e anniversaire de la mort de Jina Mahsa Amini, le ministère du Renseignement de la ville kurde de Sanandaj (Sînê) a convoqué Nahiyeh Rahimi, 71 ans, mère du manifestant assassiné Ramin Fatehi, la menaçant au sujet des visites au cimetière et des activités de ses proches à l’étranger.
Le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (Kurdistan Human Rights Network – KHRN) a appris que le bureau du ministère du Renseignement à Sanandaj, dans la province du Kurdistan, a convoqué et interrogé la mère du manifestant assassiné Ramin Fatehi à l’occasion du troisième anniversaire de la mort de Jina Amini en détention.
Le 16 septembre, à l’occasion de cet anniversaire, Nahiyeh Rahimi, 71 ans, a été interrogée pendant plusieurs heures après avoir répondu à une convocation téléphonique la veille.
Des sources de KHRN ont déclaré que Rahimi, qui souffre d’une maladie cardiaque, a subi des pressions et des menaces à cause de ses visites sur les tombes de son fils et d’autres manifestants du soulèvement « Jin, Jiyan, Azadi » (Femmes, Vie, Liberté), ainsi que des activités des membres de sa famille à l’étranger.
Cette évolution fait suite à la récente convocation, à l’interrogatoire et aux menaces proférées contre le frère de Ramin, Wrya Fatehi, par le même bureau de sécurité.
Ramin, Wrya et leur sœur Rada ont été arrêtées à Sanandaj les 13 et 14 octobre 2022 lors du soulèvement antigouvernemental Femmes, Vie, Liberté.
Le 21 octobre, une semaine plus tard, les services de renseignements ont informé la famille Fatehi que Ramin s’était « suicidé » en détention. La famille rejette cette affirmation, affirmant qu’il est mort des suites de tortures.
Les forces de sécurité ont enterré son corps la nuit dans le cimetière de Behesht-e Mohammadi sans la présence de la famille.
Rada et Wrya ont ensuite été libérés le 3 novembre 2022 après 21 jours de détention, contre une caution de 20 milliards de rials (près de 20 000 dollars américains).