ALLEMAGNE – Trois ans après la mort de Jina Mahsa Amini, les organisations d’exilés kurdes et iraniens de Francfort s’engagent contre la répression et réclament justice. Une conférence internationale appelle à la mémoire, à la réévaluation et à la solidarité avec la résistance iranienne.
La déclaration finale de la conférence a mis l’accent sur cinq piliers : reconnaître le rôle central des femmes, renforcer la solidarité transnationale, défendre les victimes et les prisonniers politiques, lutter contre les exécutions et la répression et soutenir l’art révolutionnaire.
Trois ans après le déclenchement de la révolution « Jin, Jiyan, Azadî » en Iran et au Kurdistan oriental, des militants du monde entier ont réaffirmé les objectifs du mouvement lors d’une conférence internationale à Francfort. L’événement était axé sur la revendication de justice pour les victimes de la violence d’État, le renforcement de la solidarité transnationale et la reconnaissance du rôle central des femmes dans le changement social.
La conférence de dimanche a été organisée pour marquer le troisième anniversaire des manifestations qui ont suivi la mort de Jina Mahsa Amini. Cette Kurde de 22 ans est décédée en garde à vue par la police des mœurs iranienne en septembre 2022. Son décès a déclenché des manifestations nationales contre le régime autoritaire de Téhéran, qui ont attiré l’attention du monde entier sous le slogan kurde « Jin, Jiyan, Azadî » (femme, vie, liberté).
« Révolution de la mémoire et de la résistance »
La conférence – qui a réuni des militants politiques, des chercheurs, des artistes et des universitaires d’Iran, d’Allemagne, de Syrie, d’Afghanistan et d’autres pays – était organisée par la campagne « Non aux exécutions, oui à la vie libre », en coopération avec la Plateforme démocratique d’Iran (DPI). Elle était soutenue, entre autres, par l’Association des femmes du Kurdistan d’Allemagne (YJK-E) et le Conseil des femmes kurdes Amara.
Dans leur déclaration finale, les participants ont souligné que le mouvement de protestation s’étend bien au-delà des événements de 2022. La révolution « Jin, Jiyan, Azadî » est l’expression d’une lutte de plusieurs décennies contre l’oppression, la discrimination et l’injustice sociale, non seulement en Iran, mais dans toute la région.
L’art comme expression de résistance et d’espoir
La conférence était accompagnée d’une exposition de l’artiste Sîwan Saeidian, dont les œuvres explorent la douleur, la perte et l’espoir dans le contexte du soulèvement. Des performances artistiques et des chants de protestation kurdo-iraniens faisaient également partie intégrante du programme. Les organisateurs considèrent l’art comme un moyen essentiel de mémoire et de résistance.
Perspectives et prochaines étapes
Dans leur déclaration finale, les organisateurs ont appelé à maintenir le mouvement vivant – par des échanges réguliers, des événements numériques, des campagnes internationales et l’expansion des réseaux mondiaux. « Notre rassemblement est en soi un acte révolutionnaire », peut-on lire dans la déclaration commune. Aucune pression étatique ne peut faire taire les voix des femmes, des jeunes et de tous ceux qui réclament liberté et dignité. (ANF)