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IRAN. Les Kurdes appelés à se mobiliser contre l’écocide

IRAN / ROJHILAT – Le Parti pour une vie libre au Kurdistan, PJAK a commémoré les écologistes kurdes qui ont perdu la vie dans l’incendie de forêt de Sanandaj (Sînê) et a appelé à soutenir la grève générale contre la destruction de la nature.

Un important incendie de forêt s’est déclaré le 24 juillet sur le mont Abidar, dans la campagne de Sanandaj (Sine), incitant des militants écologistes et des bénévoles locaux à se rendre sur place pour le circonscrire. Malgré leurs efforts, l’incendie a fait de graves blessés, faute de moyens de lutte et d’équipements de protection adéquats. Cinq personnes ont été hospitalisées après avoir tenté de contenir l’important brasier qui s’est propagé à travers la montagne.

Hamid Moradi, avocat et directeur de l’organisation environnementale Shnay Nawzhin Kurdistan, est décédé des suites de graves brûlures le 25 juillet dans un établissement médical de Sanandaj, au lendemain de l’incendie. Chiako Yousefinezhad et Khabat Amini, soignés à l’hôpital Kowsar de Sanandaj, sont décédés le 28 juillet. Deux autres militants blessés, Mohsen Hossein-Panahi et Seyyed Mostafa Hazhir, sont toujours dans un état critique à l’hôpital Kowsar.

Le Parti pour une vie libre au Kurdistan (PJAK) a publié une déclaration appelant à un soutien fort à la grève générale annoncée par l’Association environnementale du Kurdistan-Sine pour le 29 juillet 2025 contre la destruction de la nature. Le PJAK a décrit cette grève comme une expression de la réponse sociale à la destruction de l’environnement.

La déclaration a attiré l’attention sur les incendies qui se produisent chaque année dans les montagnes du Zagros, soulignant qu’il s’agit de plus qu’une catastrophe naturelle, mais aussi d’une destruction politique.

« Des centaines d’hectares de forêt brûlent, la nature est détruite. Nous pleurons profondément la perte de nos jeunes dévoués qui ont perdu la vie dans les incendies », indique le communiqué, soulignant que la destruction environnementale est liée à la négligence du gouvernement.

Le PJAK a commémoré les militants écologistes qui ont perdu la vie, les décrivant comme des « défenseurs du pays ».

« Ils ont sacrifié leur vie pour cette cause. Sans mettre un terme à cette destruction systématique de la nature, aucune véritable solution ne pourra être trouvée », a-t-il souligné.

La déclaration souligne que les crises environnementales sont une forme de violence non seulement contre la nature mais aussi directement contre la société civile.

Le PJAK a souligné la nécessité de former un « mouvement de libération écologique » en réponse aux atteintes à l’environnement et a réagi à l’absence d’intervention du gouvernement et des autorités compétentes. « Cette tragédie a une fois de plus démontré l’existence d’une grave lacune en matière de protection de l’environnement. L’absence d’intervention met en danger la vie de notre peuple et la nature », a-t-il déclaré.

S’adressant en particulier aux enseignants, aux travailleurs, aux femmes, aux jeunes et aux intellectuels, la déclaration concluait : « Faisons un pas vers un avenir plus clair et plus déterminé en nous souvenant ensemble d’Hamid, Chiako et Khabat. » (ANF)