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TURQUIE. Les mères du samedi demande justice pour Nurettin Çur

TURQUIE – Lors de leur 1055e veillée hebdomadaire, les mères du Samedi ont demandé justice pour Nurettin Çur, un commerçant kurde de 28 ans porté disparu de force à Diyarbakir il y a 30 ans.

Les Mères du samedi se sont rassemblés sur la place Galatasaray lors de la 1055e semaine de leur action hebdomadaire pour demander justice pour leurs proches disparus de force en détention. Réunies sur la place Galatasaray avec des œillets et des photos de leurs proches disparus en détention, les Mères du Samedi ont exigé justice pour Nurettin Çur, un commerçant kurde de 28 ans porté disparu de force à Diyarbakir / Bağlar le 27 juin 1995.

 

Qui était Nurettin Çur ?

 

Nurettin Çur, 28 ans, vivait dans le quartier de Bağlar à Diyarbakır. Il était commerçant et tenait une épicerie au rez-de-chaussée de son immeuble. Sa femme était enceinte de six mois. Il était suivi en raison de ses activités politiques. Il a également été menacé à plusieurs reprises à cause de la musique kurde qu’il écoutait dans son magasin. Le 27 juin 1995, il s’est rendu au marché pour acheter des provisions pour son épicerie. Ne rentrant pas chez lui le soir, sa femme a pensé qu’il était parti au village voir son père, malade. Dans ce village sans communication, la famille Çur n’a pu s’apercevoir de la disparition de Nurettin que trois jours plus tard.

 

Une individu a appelé les parents de Nurettin Çur  15 jours après sa disparition et raccroché au nez du père, Tahir Çur, en disant : « Nous avons votre fils ». Sa famille a commencé à chercher Nurettin, mais toutes ses démarches ont été infructueuses. Après la disparition de Nurettin Çur, la torture, la mort, les disparitions en détention, l’incendie des villages et les bombardements aériens des villageois ont été mis en œuvre dans le cadre des politiques d’État turc dans les régions kurdes de Turquie.

 

Depuis 30 ans, les mères du samedi demandent justice pour leurs disparu.e.s
 
Le samedi 27 mai 1995, les Mères du Samedi (en kurde: Dayikên Şemiyê, en turc: Cumartesi Anneleri) descendaient pour la première fois sur la place Galatasaray, à Istanbul, pour exiger la fin des disparitions forcées et demander qu’on leur rende leurs proches portés disparus.
 
Les « mères du samedi » reprochent à l’État turc de ne pas avoir enquêté sérieusement pour établir la vérité sur ceux qui ont disparu après leur mise en détention par les autorités turques.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres (de journalistes, syndicalistes, médecins, enseignants, enfants ou simples paysans) par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de Turquie.