TURQUIE / KURDISTAN – L’Association des femmes journalistes de Mésopotamie (MKG) a lancé la première édition des « Prix du journalisme féminin » Gurbetelli Ersöz, première femme rédactrice en chef de Turquie et du Kurdistan.
L’Association des femmes journalistes de Mésopotamie (MKG) a lancé la première édition des Prix du journalisme féminin, baptisés Gurbetelli Ersöz. Ces prix visent à honorer les femmes journalistes courageuses qui recherchent la vérité et incarnent la voix de leur époque. La cérémonie de remise des prix aura lieu le 17 juin.
L’invitation officielle stipulait : « Les événements des Prix du journalisme féminin nommés d’après Gurbetelli Ersöz débuteront le 17 juin, dédiés aux journalistes qui recherchent la vérité sans crainte et deviennent la voix de leur temps. »
Qui était Gurbetelli Ersoz ?
Gurbetelli Ersöz est née en 1965 dans le village de Ziver, situé dans le district de Balu de la province d’Elazig.
Chimiste de formation, Gurbetelli Ersöz a été marquée par la catastrophe de Tchernobyl de 1986 et l’attaque chimique à Halabja en 1988. Par la suite, elle s’est impliquée dans la politique. Elle a été condamnée à la prison par le régime turc en 1990 pour avoir soutenu le PKK. Elle est restée en prison pendant deux ans.
Gurbetelli Ersöz a été la première femme rédactrice en chef de Turquie. Elle est née dans le village d’Akbulut du district de Palu d’Elazığ. Quand elle est née, son père était ouvrier en Allemagne et c’est pourquoi elle s’appelait Gurbetelli (celle ou celui habitant en xil). Quand elle était élève de troisième année à l’école primaire, sa différence avec ses amis et ses professeurs était sa langue. Elle a commencé à demander pourquoi, comment à ce moment-là. Elle a étudié la chimie à l’université de Çukurova où plus tard, elle a travaillé comme assistante. Elle a commencé à s’impliquer activement dans la politique.
Gurbetelli Ersöz est alors devenue journaliste et elle a été arrêtée le 10 décembre 1990. Elle a été maintenue en détention pendant 15 jours et torturée. Après avoir été détenue pendant 15 jours, elle a été envoyée à la prison de Malatya et détenue en prison pendant deux ans. Après sa libération, elle a continué à faire du journalisme. Le 23 avril 1993, elle a commencé à travailler pour le journal Özgür Gündem. Ensuite, elle est devenue rédactrice en chef du journal et est devenue la première femme rédactrice en chef de Turquie.
Le 10 décembre 1993, le bâtiment du journal a été perquisitionné par des centaines de policiers. Gurbetelli Ersöz était l’un des journalistes détenus. Après avoir été détenue pendant 13 jours, elle a été envoyée à la prison de Sağmalcılar. Elle a été libérée de prison lors de la première audience du procès ouvert contre elle en juin 1994. Elle a continué à travailler comme journaliste pendant un certain temps mais elle a ensuite décidé de mener son combat dans un autre domaine. Elle a rejoint la lutte armée dans les rangs du PKK. Le 8 octobre 1997, elle est tombée martyre dans un affrontement avec les peshmergas du Parti démocratique kurde (PDK).
Gurbetelli Ersöz est devenue un symbole des femmes journalistes qui travaillent comme témoins sur le terrain. Pionnière du journalisme libre, elle représentait un modèle de médias kurdes engagés pour la liberté et la justice.