AccueilJournalismeLe journal « Serxwebûn » met fin à 44 ans de publication

Le journal « Serxwebûn » met fin à 44 ans de publication

Le journal du mouvement armé kurde, « Serxwebûn » (L’indépendance) a annoncé la fin de sa parution avec son 521e numéro, à la suite de la décision du PKK de se dissoudre et d’abandonner la lutte armée.

Dernier numéro de Serxwebûn
 
Ce choix marque la clôture d’un chapitre important du mouvement kurde, tout en ouvrant la voie à de « nouvelles formes de publication » dans la nouvelle période.
Le dernier numéro du journal consacre un dossier spécial au 12e et dernier congrès du PKK tenu du 5 au 7 mai 2025. Sous le titre « S’obstiner dans l’humanité, c’est s’obstiner dans le socialisme », il publie également le rapport politique présenté par Abdullah Öcalan, leader du peuple kurde, à cette occasion.
 
Fondé clandestinement en septembre 1978 au Kurdistan du Nord (Kurdistan de Turquie), Serxwebûn avait dès son premier numéro annoncé la fondation officielle du PKK. Associé aux figures emblématiques comme Mazlum Doğan, le journal a connu une première période de publication illégale avant d’être interrompu par le coup d’État militaire du 12 septembre 1980.
 
La deuxième vie de Serxwebûn a commencé en 1981 en Europe, où il a été publié légalement de manière mensuelle jusqu’en mai 2025, devenant une archive vivante de la résistance kurde, du combat des femmes, et du projet de modernité démocratique inspiré par Abdullah Öcalan.
 
Dans son éditorial intitulé « Un nouveau départ », le journal souligne qu’il met fin à sa publication par choix, en cohérence avec la transformation stratégique du mouvement. « Ce n’est pas une fin, mais le début de nouveaux moyens de lutte idéologique et médiatique », peut-on lire dans le texte.
 
Malgré des décennies de répression, d’interdictions et de pressions, Serxwebûn est resté un symbole de la lutte kurde révolutionnaire et une école de pensée pour les militants. Son héritage, assurent ses rédacteurs, continuera à vivre à travers de nouveaux médias adaptés à l’époque actuelle.
 
Maxime Azadî