PARIS – Le Maître de conférences à l’université Paris 8, Engin Sustam souligne que les politiques d’assimilation visent à effacer la langue kurde, dans une longue interview accordée à l’agence Firat News (ANF).
Le sociologue Engin Sustam a déclaré que la question kurde, ancrée dans la question du colonialisme, est fondamentalement une question de classe. Il a souligné que l’assimilation a eu l’impact le plus destructeur sur le peuple kurde.

Nous publions la quatrième et dernière partie de cette longue interview.
La première partie peut être lue ici, la deuxième là et la troisième par ici.
Les politiques d’assimilation se sont poursuivies depuis la fondation de la République [turque]. Si l’on examine les périodes précédentes, il apparaît clairement que l’époque actuelle est la plus efficace en matière d’assimilation. Quelle politique culturelle faut-il mener ?
Le meilleur antidote à l’assimilation est de soutenir la langue kurde dans tous les domaines, de revendiquer et de mettre en œuvre sans relâche des initiatives contribuant à sa transformation en langue d’enseignement, de commerce, de la vie quotidienne et d’institutions. Prenons l’exemple des livres en kurde. Leur publication ne pose aucun problème, mais trouver des lecteurs reste problématique. Bien sûr, l’organisation d’une foire du livre à Diyarbakır (Amed) est une avancée positive ; cependant, elle pourrait paradoxalement refléter le traumatisme d’une langue dont le lectorat est limité, en dehors de l’intelligentsia.
C’est pourquoi les centres culturels et les municipalités doivent proposer systématiquement des cours de langue écrite et orale et veiller à ce que ces initiatives soient confiées à des experts du domaine. Tout le soutien possible doit être apporté pour leur créer un espace. Dans le cas contraire, des activités comme le cinéma, les livres, l’art et la musique kurdes peineront à contrer l’assimilation, à moins de s’inscrire dans une politique linguistique sociétale plus large.
Tout le monde écoute de la musique en kurde, donne un prénom kurde à ses enfants ou donne à son immeuble un nom comme « Welat » [mot kurde signifiant « patrie »] pour trouver un réconfort psychologique, mais ces actions n’opèrent pas véritablement au niveau subconscient au sens lacanien. Freud, parlant d’instinct, faisait référence à des tendances héréditaires et fixes. Lorsqu’il évoquait les pulsions, il décrivait une impulsion motrice qui pousse l’organisme vers un but. Comme l’a noté Deleuze, une pulsion n’est pas une émotion, c’est une impression au sens le plus fort, et non une représentation. Ce que nous entendons ici par pulsion renvoie aux actions institutionnelles et aux impressions sociales.
Alors, comment parler des enfants victimes de racisme, étiquetés d’insultes anti-kurdes comme « Kıro » ou « Hanzo », et dont la vie a été perturbée dès l’enfance ? Comment remédier à cela ? Au lieu d’ouvrir des « Instituts des langues en danger » ou des centres d’études kurdes dans chaque université, la création d’universités proposant un enseignement en kurde et l’épanouissement d’acteurs formés aux pédagogies alternatives contribueraient davantage au processus en Turquie. Cela nous aiderait également à mieux appréhender certains aspects de l’histoire.
Le kurde est une langue sous pression, elle doit être libre dans l’espace public
Créer des universités où le kurde est la langue d’enseignement, plutôt que de simplement ouvrir des départements d’études kurdes ou des « instituts de langues en voie de disparition », constitue clairement une mesure plus efficace. Cela doit se produire en Turquie, et pas seulement en Allemagne, et s’appuyer sur des pédagogies alternatives. Bien entendu, toutes les universités doivent être des institutions libres, libres de toute pression autoritaire, sans recteurs nommés ni professeurs imposés. Tout au long du processus d’assimilation, trois moments clés peuvent être identifiés : un retour aux sources, une stimulation interne causée par la pression coloniale et la suppression de la langue maternelle. La personne assimilée est intégrée à la langue et à la culture dominantes par des instruments de gratification. Il ne s’agit pas d’assimilation volontaire. Le kurde est une langue opprimée. Par l’assimilation forcée orchestrée par des pouvoirs coercitifs, les Kurdes sont dépouillés de leur langue. Le kurde, comme le turc, doit pouvoir exister librement dans l’espace public.
Les musiciens kurdes sont constamment soumis à la censure. Les festivals de cinéma kurdes ont généralement lieu dans la diaspora, principalement en Occident. Pourquoi les Kurdes ne pourraient-ils pas le faire librement dans leurs propres régions ? Une université kurde est en cours de création en Allemagne. C’est logique, puisque la diaspora est composée de Kurdes des quatre régions du Kurdistan. Mais pourquoi n’y a-t-il pas d’écoles ou d’universités de langue kurde à Diyarbakır, Tunceli (Dersim), Van, ni même à Istanbul ou Izmir ?
Ayant été directement témoin de la violence multiforme imposée par l’État, il est clair que celui-ci doit cesser de contrôler les frontières de ma langue maternelle. Les paramètres racistes nés de la pression étatique et sociétale doivent changer. Ce processus a de graves conséquences psychologiques. Même pour ma génération, élevée à Istanbul, il a provoqué un traumatisme linguistique. Ayant appris sa langue maternelle sur le tard, j’en ai fait l’expérience directe. Dans le cadre de ma thèse de doctorat en art, j’ai exploré ces dommages avec ironie à travers la figure de « Küçük Emrah ».
« Küçük Emrah », figure de la culture pop turque post-coup d’État et acteur de musique arabesque, est devenu un symbole de souffrance projeté sur le corps kurde dans l’espace culturel turc. Il représentait le traumatisme et la victimisation. Bien sûr, ce symbole n’est plus valable ; on est passé du sujet victime à une subjectivité subalterne. Pourtant, la manière dont la figure de « l’enfant de la douleur », façonnée par la pauvreté et le déplacement dans la culture populaire, en est venue à refléter le traumatisme de l’identité kurde migrante est devenue évidente par la suite.
La culture kurde doit rompre avec ses liens coloniaux
Il s’agit d’un processus psychique et masochiste. Pourtant, dès le milieu des années 1980, le traumatisme a commencé à être brisé par des opportunités de résistance. Dans les années 1990, la musique kurde a émergé avec ferveur grâce aux initiatives de Kom Music. Les années 2000 ont été un véritable printemps. Bien sûr, la musique arabesque, tout en étant l’expression culturelle de chaque travailleur kurde contraint de migrer des villages incendiés vers les ghettos ou les banlieues, ne représentait pas seulement une position de classe au sein de la culture populaire turque. Elle reflétait plutôt une tentative plus profonde d’effacer la mémoire de la musique en langue kurde. Les arabesques en turc ont contribué au processus d’assimilation. Mais après les années 2000, une forme d’arabesque kurde a émergé en réponse, chantée en kurde.
Comme on le sait, la culture populaire kurde a commencé à prendre forme en Turquie et en Irak au milieu des années 1990. Aujourd’hui, nous sommes à une époque totalement différente. Le contexte de lutte et de création a changé. La dynamique repose désormais davantage sur la lutte décoloniale et la créativité. Ces processus doivent être observés attentivement et soutenus par le développement de politiques culturelles et artistiques.
La Biennale de Mardin, par exemple, est très contestée. Sans généraliser, il faut souligner que nombre de celles et ceux venus d’Occident continuent de reproduire un biennalisme colonial, traitant l’espace kurde comme une île nouvellement découverte, un sujet touristique. Ce langage, déconnecté d’un contexte artistique et politique commun, ne parvient pas à rassembler les diverses dynamiques de la région kurde. Il est difficile de comprendre pourquoi Mardin, qui a la capacité d’embrasser l’ensemble du Moyen-Orient, ne le fait pas en coopération avec les acteurs kurdes. De telles biennales ne reflètent pas les dynamiques ou la conjoncture politiques locales. Au contraire, elles continuent de fonctionner dans un cadre nationaliste turc.
Aujourd’hui, les expériences décoloniales en Amérique latine, en Afrique et dans certaines régions d’Asie, ainsi que les analyses de théoriciens comme Walter Mignolo sur l’« esthétique décoloniale », pourraient apporter une contribution considérable au contexte kurde. Des analyses comme celle de l’esthétique décoloniale servent désormais de cadres de connexion entre les continents. Plus que tout, ces biennales et ces initiatives artistiques doivent contribuer à remettre en question le caractère exclusif de la modernité républicaine sans pour autant ignorer la position coloniale et décoloniale des Kurdes.
Les grands événements culturels comme la Biennale de Mardin ne devraient pas hésiter à aborder les questions contemporaines ; au contraire, ils devraient les amplifier. À l’heure où la nécessité de décoloniser les musées est de plus en plus reconnue à l’échelle mondiale, les biennales ne peuvent pas non plus en faire l’économie, comme l’ont clairement démontré les récents débats autour de la Biennale de Venise. Le cloisonnement ethnique des pavillons et l’échec à confronter la mémoire coloniale sont toujours visibles. Les projets collectifs sont clairement façonnés par leurs dynamiques locales, et chaque cadre conceptuel évolue à partir de ces fondements. Événements artistiques, expositions, biennales, centres d’art sont autant d’expressions et de résultats de la mémoire et du débat collectifs.
En fin de compte, s’il est essentiel d’établir le langage de la paix et du dialogue plutôt que celui de la violence et de la coercition, guérir le traumatisme d’un enfant qui parle kurde à la maison mais est contraint d’apprendre le turc à l’école n’est pas seulement une question de droit, mais est lié à la liberté de la langue kurde. En s’inspirant de l’approche de Paulo Freire, il apparaît clairement que pour construire une pédagogie des opprimés, il est nécessaire de développer une nouvelle éthique politique, qui accepte cela comme une question de domination coloniale de classe.
Passer d’une spirale de mort à une existence centrée sur la vie comporte également des risques. Comment définir ces risques ?
Le soutien le plus efficace pour ceux qui ont rejoint la guérilla, combattu pendant des années et sont restés sur le champ de bataille jusqu’à présent est un soutien institutionnel pour les aider à s’adapter à la vie quotidienne. Il ne s’agit pas seulement d’un soutien psychologique, peut-être même pas du tout. Ces personnes ont probablement combattu pour une cause à laquelle elles croyaient. Plutôt que de les menacer de sanctions judiciaires ou d’incarcération politique, elles ont besoin d’une assistance qui leur permette de prendre leur vie en main. La première étape doit être des initiatives pédagogiques favorisant leur intégration à la vie urbaine, et un rejet catégorique des approches fondées sur la punition et la discipline.
Il peut y avoir des traumatismes et des pathologies des deux côtés. Pour quelqu’un qui a longtemps combattu dans la guérilla, la transition vers la vie ordinaire et l’intégration à la société urbaine après avoir quitté les montagnes sont loin d’être faciles. Il en va de même pour les soldats ; ceux qui ont servi pendant de longues périodes au Kurdistan présentent souvent des symptômes rappelant le « syndrome du Vietnam ». En France, il existe des archives neuropsychiatriques concernant la guerre d’Algérie, et des diagnostics tels que la « névrose de guérilla » spécifique à ce conflit ont été documentés. Ce n’est pas mon domaine d’expertise, cela relève de la sociopsychologie, mais il est important de le souligner. À ma connaissance, les taux de suicide chez les soldats ont atteint des niveaux alarmants. Le taux de suicide dans l’armée turque a considérablement augmenté, mais cette réalité n’est pas reflétée dans le discours public. Nous parlons de troubles sociopsychodynamiques dépressifs tels que l’effondrement narcissique, le sentiment de faiblesse, la régression libidinale, l’anxiété, la peur de l’avenir, la mort et l’exposition aux massacres.
Le service militaire, institution militariste, est structuré de manière à éliminer les personnalités les plus fragiles par des processus de sélection, excluant ainsi celles présentant des vulnérabilités psychologiques. Pourtant, en Turquie, personne ne s’engage volontairement dans l’armée ; elle est traitée comme une profession obligatoire. Cela accentue la visibilité des tensions psychologiques, en particulier chez les personnes les plus vulnérables. Les domaines les plus fortement impliqués au sein de l’armée sont ceux liés à la santé mentale, les unités de l’EMDR [psychothérapie par mouvement oculaires qui cible les mémoires traumatiques des individus]. Sans entrer dans un langage diagnostique théorique, il ressort clairement des témoignages de ceux qui travaillent et observent l’armée que les niveaux de traumatismes sont extrêmement élevés, et que les conflits et la guerre ne font qu’aggraver la situation.
Si l’on examine la trajectoire historique de la guerre d’Algérie, de la guerre du Vietnam et, plus récemment, peut-être, de l’évolution de la situation en Palestine, sujets de nombreuses thèses, on observe un schéma récurrent de multiples troubles psychologiques. La guerre n’est pas seulement un problème de santé publique ; c’est une force traumatique qui peut transformer la paranoïa induite par la violence en un état psychologique permanent. Elle peut entraîner chez certains individus une anxiété, une dépression et un syndrome de stress post-traumatique permanents. Ces troubles finissent par se répercuter sur la société, donnant naissance à des processus marqués par l’insécurité sociale, l’isolement, voire le suicide.
Les périodes d’après-guerre doivent être surveillées de près
La structure mentale d’une personne ne se façonne pas uniquement par l’éducation ou les expériences acquises. Elle émerge de multiples strates : expériences vécues, exposition à la violence, soumission à l’autoritarisme. Ni l’éducation, ni la psychologie, ni la famille, ni le droit, ni l’expérience de vie ne peuvent préparer une personne aux réalités de la guerre. En guerre, une personne devient une machine, absorbée par une zone traumatique totalement différente. La guerre engourdit émotionnellement les individus, façonnés par des couches de peur, de violence et de conflit.
La plupart des psychoses fonctionnelles et des déséquilibres caractériels ou sociaux surviennent chez les personnes directement impliquées dans les zones de combat, tandis que les névroses s’installent souvent durablement dans leur vie. C’est pourquoi les périodes d’après-guerre doivent être observées avec une attention particulière. Cela ne signifie pas pour autant que le processus doive être confié uniquement aux psychologues ou aux psychiatres. Au contraire, la situation exige une approche collective et à plusieurs niveaux.
Une psychanalyse politique orientée vers les pauvres est nécessaire
Mon ami d’université Florent Gabarron-Garcia, dans son livre Histoire populaire de la psychanalyse, réfléchit à l’époque fasciste, s’appuyant sur Wilhelm Reich pour analyser la pédagogie et le discours de l’époque, nous offrant des rappels cruciaux. Il souligne la nécessité de parler d’une psychanalyse politique orientée vers les pauvres, plutôt que d’une psychanalyse façonnée par l’idéologie dominante du pouvoir. Ce sur quoi nous devons nous concentrer n’est pas une psychanalyse institutionnelle prise dans la spirale de la politique réactionnaire, mais plutôt une formation psychanalytique qui contribue à guérir les traumatismes du peuple kurde, une formation qui émerge à travers le langage, la vie quotidienne et le droit.
Florent note que, dès le début du siècle dernier, des institutions ont été fondées avec une attention particulière portée aux plus démunis et à la justice sociale. Il est aujourd’hui indispensable de déployer des efforts scientifiques pour guérir le moment présent. Les blessures de la guerre ne peuvent être traitées par les seules interventions psychanalytiques institutionnelles ; au contraire, il faut s’orienter vers la psychothérapie populaire. Par exemple, la création de départements de psychologie ou de sociologie en langue kurde n’est pas le seul enjeu. Il est tout aussi important de contribuer à la production de pédagogies alternatives permettant aux Kurdes de mettre en place des initiatives contre-institutionnelles dans leur propre langue et leur propre géographie.
Il ne s’agit pas de suggérer que la responsabilité incombe uniquement aux psychanalystes ou aux psychologues. Il s’agit plutôt de dire que les efforts institutionnels pour surmonter cette ère d’autoritarisme et de violence doivent être dissociés du langage et du corps de l’autoritarisme lui-même. Il est nécessaire de rejeter les cadres punitifs et de construire un langage de dialogue. À la place de la figure masculine et œdipienne de l’« État-père », il faut une structure démocratique et fondatrice qui remplisse discrètement son rôle institutionnel en coulisses.
Le traumatisme vécu par une génération contrainte d’abandonner sa langue et son identité s’exprime dans les codes mélancoliques de la musique arabesque, récit psychanalytique en soi. C’est peut-être par des interactions qui font remonter l’inconscient à la surface et abolissent ces barrières psychologiques qu’une véritable contribution à la paix et à la réconciliation peut être apportée.
La question kurde et le colonialisme sont des questions de classe
La question est donc la suivante : dans un pays militariste qui n’a jamais été en mesure de mettre en œuvre une constitution démocratique ni une démocratie participative, qui répondra aux traumatismes, aux dépressions et aux vides ressentis au lendemain de la guerre ? Qui le fera ? L’État ? Les psychologues ? Les sociologues ? Les politiques ? Ou le Parti républicain du peuple (CHP), « oppositionnel », dont le leader, Özgür Özel, se contente d’évoquer la question kurde en passant lors de rassemblements ?
Qui peut restaurer l’amitié entre les deux peuples ? Je ne parle pas de fraternité, car la fraternité repose sur une hiérarchie définie par les aînés et les cadets. Il faut plutôt parler de la liberté d’un peuple opprimé précisément par ce type de structure hiérarchique et antidémocratique. L’égalité est liée à la libération et à la réalisation de la justice. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de fraternité, mais d’égalité, de réconciliation et de purification du racisme par un dialogue sincère.
Il est désormais évident que ce processus évolue vers une période où ces questions vont se multiplier et s’aiguiser, et il est absolument nécessaire qu’il progresse avec une approche critique. Dans un contexte d’insécurité aussi précaire, il est impossible d’aborder cette question à la turque ou sous le couvert du secret, à moins de prendre des mesures pour démanteler le régime de tutelle, criminaliser le racisme, abolir le système de gardes villageoises et établir un dialogue avec les familles des disparus. (Le processus de paix de 2013 a été un échec à cet égard.)
Au contraire, ce n’est que lorsque la paix sera pleinement socialisée et envahira la rue que nous pourrons pérenniser ce désir de réconciliation grâce à un soutien politique. De même que certains groupes de gauche en Turquie dans les années 1970 n’ont pas sérieusement abordé la question de la libération des femmes, préférant la reporter à la révolution, qui a finalement contraint le peuple kurde à s’organiser de manière indépendante, il n’y a plus de place aujourd’hui pour une politique ancrée dans le ressentiment, la condescendance de type « Grand Frère » ou la vengeance masculine. Ce dont nous avons besoin, ce sont plutôt des mesures urgentes à prendre immédiatement, ici et maintenant. Car la question kurde et le colonialisme sont fondamentalement des questions de classe. (ANF)