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SYRIE. Al-Shara lance un ultimatum aux Kurdes du Rojava

SYRIE / ROJAVA – Enhardi par l’annonce de levée des sanctions américaines et les louanges de Donald Trump, Ahmed al-Sharaa (Jolani) pense que le moment est propice pour mettre fin à l’autonomie locale des Kurdes dans le Nord-Est de la Syrie. Les récents incidents signalés notamment sur le front de Tishreen en sont la preuve, d’après Karim Franceschi, un ancien combattant internationaliste des YPG ayant combattu DAECH / ISIS e Syrie. 

 

Voici ce que Karim Franceschi a écrit sur son compte X (ancien Twitter):
 
« Un ultimatum de dix jours a été lancé. Les FDS doivent se soumettre à Damas ou se dissoudre. Aujourd’hui, des affrontements ont éclaté près du barrage de Tişrin, à quelques kilomètres de Kobané. Il ne s’agit pas d’une simple escarmouche. C’est le point culminant de l’attaque de Clausewitz : le moment où la force offensive doit remporter une victoire décisive ou s’effondrer sous son propre élan.
 
J’ai écrit de nombreux fils de discussion retraçant la manière dont Ahmed al-Sharaa (Jolani), désormais déclaré président par intérim de la Syrie avec l’approbation d’acteurs clés du noyau impérial, navigue du statut d’insurgé à celui de chef d’État.
 
Chaque étape a été méticuleusement calculée : le dernier domino est ce que Weber a défini comme la routinisation de l’autorité charismatique, les processus d’intégration de son pouvoir dans les formes bureaucratiques, symboliques et internationales qui définissent l’État moderne.
 
Les États-Unis ont accordé des dérogations aux sanctions pour 180 jours. Mais le véritable feu vert était symbolique : une poignée de main avec Trump, la plaisanterie du « bel homme »… Des rituels d’intégration, des gestes signalant que son projet a franchi un seuil d’acceptabilité au sein du système impérial.
 
Mais la Syrie d’Al Sharaa, enracinée dans une idéologie majoritaire, centrée sur le sunnite et adjacente au wahhabite ; ne peut pas coexister avec l’AANES.
 
Les massacres sur les côtes syriennes. Cette cruauté ritualisée ne peut survivre qu’en vase clos.
 
Une alternative menée par les femmes et fondée sur la coexistence brise l’illusion.
 
L’AANES n’est pas restée les bras croisés… même si, avec moins de succès, le dialogue intra-kurde visant à combler les divisions internes, la possible dissolution du PKK et les pourparlers de paix pourraient neutraliser de manière inattendue une intervention militaire turque en soutien à l’offensive de Jolani.
 
Avec la levée des sanctions et le feu vert donné par Washington à Jolani pour prendre le contrôle de 10 000 combattants de l’EI et de 39 000 de leurs proches détenus dans le nord-est de la Syrie… le temps presse. C’est pourquoi ils intensifient leurs hostilités. »