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TURQUIE. Écraser les Kurdes « oui », les Turcs « non »

TURQUIE – Depuis hier, les grandes villes de Turquie sont ont ébullition après l’arrestation du maire d’Istanbul et plus de 100 autres élus et membres du parti kémaliste d’opposition CHP. Malgré l’interdiction de manifester décrétée suite aux arrestations politiques menées par le régime d’Erdogan, les Turcs sont descendus en masse dans la rue à Istanbul notamment. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’Erdogan destitue des élus du peuple. Depuis des années, il fait arrêter les maires et députés kurdes qu’il remplace par des administrateurs (kayyum ou kayyim). On n’avait jamais vu la société turque s’indigner car pour elle, écraser les Kurdes c’est « oui », mais les Turcs « non ».

La société turque, lobotomisée par la propagande étatique qui dépeigne les Kurdes colonisés et pillés de leurs richesses matérielles et culturelles comme des sous-hommes, provoquant une haine viscérale chez bon nombre de Turcs pour qui « Un bon Kurde est un Kurde mort ». Mais la force politique des Kurdes présents massivement dans les métropoles turques font d’eux des faiseurs de roi lors des élections. Ce qui a poussé le CHP kémaliste à faire alliance avec Kurdes pour prendre les Mairies d’Istanbul, Izmir, Ankara… Sans le vote kurde, Erdogan était invisible. C’est ce que le dictateur Erdogan reproche au CHP dont il a commencé à emprisonner et remplacer les maires élus… provoquant un séisme au sein de la société turque.

Ce choque politique peut-il donner lieu à une réflexion profonde dans la société turque qui changera d’approche vis-à-vis de la question kurde, ou continuera-t-elle à ne défendre que ses propres intérêts, fermant les yeux devant l’injustice faite aux Kurdes, tant que la colonisation du Kurdistan lui apporte un certain niveau de confort matériel dans sa vie de tous les jours. Alors, ne mélangeons pas les serviettes et les torchons, s’il vous plait…