EUROPE – Les Kurdes et leurs alliés sont descendus dans la rue dans plusieurs villes d’Europe pour protester contre le massacre commis par l’État turc occupant dans le village de Berxbotan, à Kobanê, dans le Nord du Rojava / Syrie du Nord et d’Est.
Après que l’État turc a tué neuf membres d’une même famille, dont sept enfants, lors d’une attaque de drone et d’armes lourdes contre le village de Berxbotan à Kobanê aux premières heures du 17 mars, les Kurdes et leurs alliés se sont mobilisés dans de nombreuses villes d’Europe.
Hambourg
Dans la ville allemande de Hambourg, une foule s’est rassemblée devant la gare de Sternschanze pour élever la voix contre le massacre de Kobanê.
Lors de la manifestation, les manifestants ont scandé des slogans tels que « Kobanê n’est pas tombé et ne tombera jamais », « Le Kurdistan sera le tombeau du fascisme » et « Bijî berxwedana Kobanê » (Vive la résistance de Kobanê). Un communiqué de presse a ensuite été lu à haute voix.
La déclaration soulignait qu’alors que le peuple kurde aspire à la paix et à la stabilité au Moyen-Orient, l’État turc continue d’intensifier ses attaques. Elle incluait les remarques suivantes : « Nous sommes indignés par ce massacre. En tant que peuple kurde, nous défendons la paix, mais l’État turc persiste dans la guerre. Ces attaques visent les acquis de Kobanê et de tout le Kurdistan. Chacun doit comprendre ceci : l’Occident a été libéré grâce au sang de nos martyrs héroïques, et nous ne l’abandonnerons jamais. Kobanê a survécu grâce à la résistance de notre peuple et résistera à jamais. »
Suite à cette déclaration, les manifestants ont observé une minute de silence en l’honneur des martyrs de Kobanê.
La manifestation à Hambourg s’est conclue par un message de renforcement de la résistance contre les attaques de Kobanê, alors que les Kurdes et leurs alliés ont promis de poursuivre la lutte.
Lausanne
À Lausanne, en Suisse, des Kurdes se sont rassemblés place Saint-Laurent en réponse à l’appel à l’action d’urgence lancé par le Congrès de la Société démocratique kurde en Europe (KCDK-E). La manifestation était menée par le Centre démocratique kurde de Lausanne (CDK-Lausanne) et le Conseil des femmes de Lajîn pour condamner le massacre perpétré par l’État turc à Kobanê.
Une minute de silence a été observée à la mémoire de la mère, du père et des sept enfants massacrés à Kobanê. Le coprésident du CDK-Lausanne, Musa İtah, a ensuite prononcé un discours.
İtah a souligné la longue histoire d’oppression du peuple kurde et a déclaré : « Depuis l’époque de Dehak [tyran de la mythologie du Newroz], le peuple kurde opprimé a été victime d’attaques génocidaires à des dizaines de reprises. » Aujourd’hui, une attaque a été menée contre les aspirations du peuple kurde à une vie libre et démocratique, où il coexiste avec les peuples et les confessions de la région. Lors de cette attaque, une famille entière a été massacrée.
İtah a comparé cette attaque à l’attaque chimique menée par le régime Baas contre Halabja il y a 37 ans, déclarant : « Ces attaques, qui ciblent aveuglément les enfants, les femmes, les jeunes et les personnes âgées, s’inscrivent dans la continuité du massacre d’Halabja. Tout comme les dictateurs et les Dehaks du passé ont été relégués aux oubliettes de l’histoire, les dictateurs d’aujourd’hui subiront le même sort. »
Le maire adjoint de Lausanne, David Payot, a également condamné le massacre et déclaré :
« Ces attaques contre le peuple kurde, qui défend la paix, l’égalité et la démocratie, sont inacceptables. Par sa lutte pour la paix et la démocratie au Moyen-Orient, le peuple kurde est devenu un symbole d’espoir pour toutes les communautés opprimées. Nous sommes solidaires de sa lutte pour la paix et la démocratie. »
Après les discours, un communiqué de presse a été lu en français, et la manifestation s’est conclue par des slogans.
Genève
En Suisse, une manifestation s’est tenue à Genève, place du Mont-Blanc. S’exprimant au nom du Centre communautaire démocratique kurde de Genève (CDK-Ge), Yekbûn Güneş a condamné l’attaque.
Güneş a déclaré que l’État turc poursuivait ses attaques et ses massacres contre le peuple kurde, ajoutant : « Nous condamnons fermement l’attaque brutale de Kobanê, où neuf civils ont été massacrés. Ce massacre s’inscrit dans une politique visant à intimider les peuples et à briser leur volonté. Cependant, il faut savoir que de tels massacres n’écraseront jamais la volonté de liberté et de résistance des peuples. Nous appelons la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains à agir contre les attaques génocidaires de l’État turc contre le peuple kurde et à mettre fin à ces atrocités. Nous attendons d’elles qu’elles rompent le silence et adoptent une position claire contre ces attaques inhumaines visant les civils de la région. Enfin, nous rendons hommage avec un profond respect à tous les combattants et civils tombés au combat, victimes des attaques de l’État turc occupant et de ses mercenaires. »
Après cette déclaration, la manifestation s’est terminée par des slogans.
Sarrebruck
Les Kurdes vivant dans la ville allemande de Sarrebruck sont descendus dans la rue pour condamner le massacre perpétré par l’État turc occupant à Kobanê.
Lors de la manifestation, les intervenants ont souligné l’hypocrisie de l’État turc, qui prétend prôner la paix et la démocratie tout en poursuivant ses attaques génocidaires contre le peuple kurde. Il a été souligné que de telles actions équivalaient à saboter le processus de paix.
Les manifestants ont appelé les institutions nationales et internationales à prendre position contre les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis par l’État turc. La manifestation s’est conclue par des chants et des slogans.
Francfort
Dans la ville allemande de Francfort, une manifestation a été organisée sous la direction du Centre communautaire démocratique kurde.
Les intervenants ont souligné que neuf civils de la même famille ont été massacrés lors de l’attaque et ont appelé la communauté internationale à agir.
Tout au long de la manifestation, des messages d’unité et de solidarité ont été délivrés en réponse aux attaques en cours contre le peuple kurde. (ANF)