SYRIE / ROJAVA – Hier, en plein massacre des Alaouites sur la côte syrienne et peu de temps après l’accord signé avec les Kurdes du Rojava, le président par intérim, Ahmed Al-Charaa (alias al-Joulani), a signé une déclaration constitutionnelle pour la période transitoire (dont on ne sait quand il prendra fin) basée sur la jurisprudence islamique (fiqh), provoquant la colère des femmes et des minorités, dont les Kurdes qui signalent qu’elle « contredit la réalité de la Syrie et sa diversité » et qu’ils refusent la réintroduction d’un « régime tyrannique ».
Au lendemain de la signature de la « Déclaration constitutionnelle » par Ahmed Al-Charaa, le Conseil démocratique syrien (CDS) a publié un communiqué déclarant que la « Déclaration constitutionnelle » ne reflète pas la diversité du pays, ajoutant que toute déclaration constitutionnelle doit résulter d’un véritable consensus national et ne pas être imposée unilatéralement.
Voici le communiqué du CDS:
« Nous rejetons catégoriquement la déclaration constitutionnelle présentée par le gouvernement intérimaire. Comme indiqué dans notre précédente déclaration du 26 février 2025, la « Conférence de dialogue national » n’était pas équitable en termes de représentation des composantes sociales et des entités politiques. Le Conseil démocratique syrien affirme que les résultats de cette conférence ne répondront pas adéquatement à la question nationale.
Ce projet reproduit l’autoritarisme sous une nouvelle forme, en enracinant le pouvoir centralisé et en conférant au pouvoir exécutif des pouvoirs absolus, tout en restreignant l’activité politique et en gelant la formation des partis politiques, entravant ainsi la transition démocratique. De plus, il ignore l’absence de mécanismes clairs de justice transitionnelle, ce qui aggrave la crise nationale.
Nous rejetons fermement toute tentative de rétablir la dictature sous couvert d’une « phase de transition ». Nous réaffirmons que toute déclaration constitutionnelle doit résulter d’un véritable consensus national et ne pas être imposée unilatéralement. Par conséquent, nous appelons à une refonte de la déclaration afin d’assurer une répartition équitable du pouvoir, de garantir la liberté politique, de reconnaître les droits de toutes les composantes syriennes et d’adopter un système démocratique décentralisé doté de mécanismes clairs pour instaurer une justice transitionnelle.
La Syrie est une patrie pour tout son peuple, et nous n’accepterons pas la reconstruction d’un régime tyrannique. »