SYRIE / ROJAVA – Le syndicat des femmes des médias, YRJ a condamné les menaces proférées à l’encontre d’une correspondante de l’Agence de presse féminine (NUJINHA) à Alep, considérant cela comme une attaque directe contre la liberté de la presse et le droit des journalistes à travailler sans intimidation.
Le syndicat des femmes des médias (en kurde: Yekîtiya Ragihandina Jin, YRJ) a appelé les autorités compétentes à appliquer les dispositions légales protégeant les journalistes et garantissant la liberté de parole et d’expression sans crainte ni menaces. Cette décision fait suite aux menaces proférées contre la correspondante de NUJINHA à Alep, ainsi qu’aux attaques perpétrées par des inconnus contre les femmes qu’elle avait interviewées.
Dans un communiqué, le Syndicat des femmes des médias YRJ a déclaré :
« Les médias sont une profession noble dont la mission est de promouvoir les valeurs éthiques. Ils jouent un rôle crucial dans la sensibilisation, l’encouragement au respect des principes moraux, la mise en lumière des réalités de la société et la dénonciation des éléments qui portent atteinte à ses valeurs et à ses fondements.
Avec les progrès des médias modernes, seuls quelques médias adhèrent aux principes du véritable journalisme visant à construire une société cohésive fondée sur le respect mutuel. Les véritables médias restent la plateforme la plus vitale pour façonner les idées et les connaissances.
Cependant, la plupart des médias au Moyen-Orient, et notamment en Syrie, sont tombés sous le contrôle des autorités et des pouvoirs en place. Des efforts sont également déployés pour réduire au silence les médias indépendants qui amplifient la douleur, la souffrance, les aspirations et les espoirs de la population. Ces médias sont victimes de harcèlement, de menaces et même d’assassinats. La récente menace contre la correspondante de NUJINHA à Alep, prise pour cible en raison de sa couverture des problèmes des femmes en Syrie, en est un parfait exemple.
L’Agence de presse des femmes (NUJINHA) fonctionne sur le principe de la liberté et de la lutte des femmes, mettant en lumière les pressions et les restrictions imposées aux femmes en Syrie et dans le Moyen-Orient en général.
Menacer le correspondant de NUJINHA n’est pas seulement une attaque contre la vérité, mais aussi une tentative d’instiller la peur parmi les femmes syriennes.
Le journalisme en Syrie est aujourd’hui confronté à d’immenses défis, notamment l’intimidation, la montée des discours de haine et les attaques directes contre les journalistes et les professionnels des médias. Les récentes attaques au barrage de Tishrin ont clairement montré que la vie des journalistes est en danger constant. Le 19 décembre 2024, l’occupation turque a ciblé notre collègue, la correspondante d’ANHA, Cîhan Bilgin, et le journaliste Nazim Dashtan avec une frappe de drone alors qu’ils couvraient la résistance au barrage de Tishrin en Syrie.
Selon les conventions et traités internationaux, ces crimes et menaces contre les journalistes constituent des violations des droits de l’homme. L’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques stipule la protection de la liberté d’expression pour tous, souligne la nécessité de créer les conditions de son exercice effectif et reconnaît ce droit comme fondamental pour le progrès des sociétés démocratiques régies par l’état de droit et le respect des droits humains.
C’est pourquoi, au sein du Syndicat des femmes des médias (YRJ), nous condamnons fermement ces crimes et menaces contre nos collègues. Nous appelons à l’application de l’article 3 du Pacte international relatif à la sécurité des journalistes, qui stipule : ‘Les États parties s’engagent à prendre toutes les mesures possibles pour prévenir les menaces, les violences et les atteintes à la vie et à l’intégrité physique des journalistes et des autres professionnels des médias’. »
En outre, l’article exhorte les États à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour protéger les journalistes et les professionnels des médias confrontés à des menaces imminentes, notamment en établissant un mécanisme de collecte et de diffusion rapide d’informations concernant les menaces et les attaques contre les journalistes parmi les forces de l’ordre. (ANHA)