SYRIE / ROJAVA – Le Forum de dialogue syrien, organisé par le Parti de l’union démocratique (PYD) à Raqqa, s’est achevé par un appel fort à soutenir et à renforcer le dialogue intra-syrien, à mettre fin à toutes les formes d’occupation étrangère et à faciliter les négociations entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes et le gouvernement de Damas.
Le forum s’est ouvert avec Foza Youssef, une responsable du Comité présidentiel du PYD, qui a fourni une analyse des facteurs historiques et géopolitiques qui façonnent le Moyen-Orient, citant les accords Sykes-Picot et de Lausanne comme des moments charnières qui ont divisé la région en États artificiels au service d’intérêts extérieurs. Elle a souligné la nécessité pour les Syriens de saisir l’opportunité d’une solution politique, mettant en garde contre les influences extérieures qui pourraient porter atteinte à la souveraineté nationale.
Anas al-Jouda, chef du Mouvement syrien de construction, a évoqué les fondements de la Troisième République syrienne, plaidant pour la réconciliation nationale et la décentralisation comme piliers essentiels de l’avenir de la Syrie. Mohammed Issa, coordinateur du Mouvement syrien de construction sur la côte, a mis en avant le modèle d’administration autonome comme cadre viable pour une Syrie unifiée et pluraliste.
Nabil Khoury, chef du parti Syrie de demain, a souligné l’importance de la confiance, de l’unité et de la cohésion sociale pour relever les défis de la Syrie. Raja Jamil, secrétaire général des affaires politiques du Rassemblement civil démocratique de Soueida, a réaffirmé la nécessité d’une Syrie qui reflète l’ensemble de son peuple.
La deuxième session a porté sur la question kurde en Syrie et sa résolution démocratique. Nassruddin Ibrahim, secrétaire du Parti démocratique kurde en Syrie, a souligné la marginalisation historique des Kurdes syriens et a proposé des solutions soit par la décentralisation géographique, soit par la poursuite du modèle d’administration autonome existant, qui garantit l’égalité des droits pour tous les groupes ethniques et religieux.
Les discussions ont également porté sur le modèle de la nation démocratique, défendu par le leader Öcalan, comme cadre de gestion des diverses composantes de la Syrie. Yasser Suleiman, co-vice-président du Conseil des peuples de l’administration autonome, a souligné comment ce modèle a été mis en œuvre avec succès dans le nord et l’est de la Syrie pour préserver la cohésion sociale.
Le forum a été marqué par des contributions supplémentaires d’intellectuels et de personnalités politiques syriennes, qui ont souligné la nécessité d’une participation politique inclusive pour les Kurdes et d’autres communautés.
Ezzeddin Hajo, écrivain et chercheur syrien, a décrit les injustices historiques auxquelles sont confrontés les Kurdes, notamment les confiscations de terres et les changements démographiques.
Ghiyath Naiseh, coordinateur du Courant de gauche révolutionnaire syrien, a affirmé que les Kurdes font partie intégrante de la Syrie et que leur inclusion dans les processus politiques est essentielle.
Khitam Najjar, du Parti de la Volonté du Peuple, a déclaré que toute future solution syrienne doit prendre en compte les droits des Kurdes.
Fadi Ismail, du Nouveau Mouvement syrien, a souligné que la lutte pour la justice doit englober toutes les composantes de la société syrienne, pas seulement les Kurdes.
Recommandations finales
Le forum s’est conclu par une série de recommandations clés :
1- Renforcer et soutenir le dialogue intra-syrien comme moyen de parvenir à une résolution politique.
2- Mettre fin à toutes les formes d’occupation pour établir la stabilité et la paix.
3- Faciliter les négociations entre les Forces démocratiques syriennes et le gouvernement de Damas.
4- Assurer une volonté nationale de parvenir à un dialogue politique réussi.
5- Jeter les bases d’une Conférence nationale syrienne plus large qui inclut toutes les forces politiques nationales.
(ANHA)