Deux organisations syriaques demandent aux États-Unis et à l’UE d’assurer la protection des minorités ethniques et religieuses (Kurdes/Yézidis, Syriaques, chrétiens, Druzes…) pendant la transition politique syrienne.
L’Union syriaque européenne (ESU) et l’Union syriaque américaine (ASU) ont adressé conjointement une lettre aux ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne, de l’Italie et des États-Unis, exprimant leur gratitude pour leur soutien aux chrétiens du Moyen-Orient. La lettre met en avant neuf points clés pour assurer l’avenir des chrétiens syriaques (araméens-assyriens-chaldéens) et d’autres minorités en Syrie alors que la nation subit une transformation politique.
L’ESU, l’ASU et le Parti de l’Union syriaque (SUP) ont reconnu l’attention internationale continue portée aux défis auxquels sont confrontés les chrétiens du Moyen-Orient, en particulier en Syrie. « Nous gardons espoir que la communauté internationale continuera de défendre les droits et la protection des chrétiens pendant cette phase critique en Syrie », indique la lettre.
La lettre conjointe fait référence à une récente réunion à Rome axée sur la crise syrienne, soulignant l’importance du dialogue pour assurer l’avenir des chrétiens et des autres groupes ethniques de la région.
Les organisations ont souligné l’héritage culturel durable des chrétiens syriaques (araméens, assyriens et chaldéens) de Beth Nahrin (Mésopotamie), l’une des premières communautés à avoir adopté le christianisme. Malgré des siècles de persécution, de déplacement et de bouleversements démographiques au Liban, en Irak, en Turquie, en Iran et en Syrie, les chrétiens syriaques (araméens, assyriens et chaldéens) sont restés déterminés à préserver leur identité et leur héritage.
Alors que la Syrie entame un nouveau chapitre, les syndicats expriment leur optimisme quant à un avenir marqué par la justice, la stabilité et la protection des droits de leur peuple.
Neuf points clés pour l’avenir de la Syrie
La lettre présentait les revendications suivantes :
-
- Reconnaissance des droits constitutionnels : Reconnaissance de l’existence constitutionnelle du peuple syriaque (araméen-assyrien-chaldéen) et de ses droits nationaux, politiques et culturels au sein d’une Syrie unifiée.
- Reconnaissance de la langue : Désignation de la langue syriaque comme langue nationale et officielle dans les régions comptant d’importantes populations syriaques (araméennes-assyriennes-chaldéennes), compte tenu de son rôle historique en tant que langue ancienne de la Syrie.
- Représentation politique : inclusion des forces politiques syriaques (araméennes-assyriennes-chaldéennes) dans le processus de transition et les institutions de gouvernance de la Syrie.
- Réformes juridiques : abrogation des lois discriminatoires visant des groupes spécifiques, notamment les Syriaques (Araméens-Assyriens-Chaldéens), et restitution des terres et des propriétés saisies lors des conflits passés avec une compensation équitable pour les personnes concernées.
- Préservation des villages : protection des villages syriaques (araméens-assyriens-chaldéens), prévention des changements démographiques, notamment dans la région de Khabur, et facilitation du retour en toute sécurité des résidents déplacés dans leurs foyers.
- Unité nationale : renforcement de l’unité et de la souveraineté de la Syrie, récupération des territoires occupés par des moyens pacifiques et promotion d’une citoyenneté égale fondée sur l’État de droit.
- Gouvernance décentralisée : Adoption d’une gouvernance décentralisée pour renforcer l’inclusion, protéger la diversité culturelle et assurer une répartition équitable des ressources et du développement dans toutes les régions.
- Valeurs démocratiques : Établissement d’une république démocratique fondée sur la séparation de la religion et de l’État, garantissant la liberté de croyance et la reconnaissance de toutes les religions, y copris le yézidisme.
- Reconnaissance d’un État multiethnique : Reconnaissance constitutionnelle de la Syrie comme un État multiethnique, multiculturel et multireligieux, avec une représentation équitable des Arabes, des Kurdes, des Syriaques (Araméens-Assyriens-Chaldéens), des Turkmènes et d’autres.
Les organisations ont également souligné l’importance des droits de l’homme et de la justice transitionnelle pour promouvoir la réconciliation nationale et la responsabilisation. Elles ont plaidé pour une représentation significative des femmes et des jeunes dans les institutions de l’État et les processus décisionnels, afin de garantir leur participation active à la construction de l’avenir de la Syrie.
L’ESU et l’ASU ont conclu en réaffirmant leur engagement à travailler avec la communauté internationale pour garantir un avenir pacifique, inclusif et démocratique à tous les Syriens, tout en préservant l’identité culturelle et historique des chrétiens syriaques (araméens-assyriens-chaldéens) et d’autres minorités.