En 2014 rien ne semblait pouvoir arrêter la progression des brigades jihadistes de l’État islamique, qui avait conquis la moitié de l’Irak, massacré les Yézidis au Shengal et proclamé son califat sur l’Irak et le nord de la Syrie. De sa « capitale », Raqqa, allaient partir les ordres de perpétrer des attentats partout en Europe et bien sûr à Paris.
Mais une petite ville à la frontière turque, Kobané, résistait et l’EI allait jeter toutes ses forces dans la bataille pour faire tomber ce dernier bastion kurde de la région. Pendant ce temps la Turquie fermait sa frontière, empêchait les renforts d’arriver à Kobané et réprimait les manifestations de solidarité sur son territoire, envoyant en prison pour des décennies les manifestants. Au prix des vies de milliers de jeunes femmes et de jeunes hommes kurdes, Kobané avait tenu bon, et cette victoire avait marqué le début de la défaite pour l’EI. La bataille avait continué jusqu’à la chute de Raqqa et le démantèlement du prétendu Califat.
Pendant ce temps, les Kurdes en alliance avec les tribus arabes syriennes avait mis en place une fédération autonome des peuples du nord et de l’est de la Syrie, l’Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie, dont le contrat social était révolutionnaire : égalité totale entre les religions, les groupes ethniques, parité homme/ femme dans toutes les instances dirigeantes de la fédération autonome, égalité dans le divorce, l’héritage etc.
Dix ans après, la chute du dictateur Bachar Al Assad a réjoui tout le monde, en Syrie et ailleurs.
Mais le grand vainqueur de cette victoire éclair, sans combats ou presque, n’est autre que le Hayat Tahrir al-Sham (HTS), encore très récemment affilié à Al Qaeda. Même si son chef Ahmad Al Chareh, met tout en œuvre pour séduire les occidentaux et convaincre de son attachement à la démocratie, il est peu crédible. Il vient de décréter le désarmement de tous les groupes non affiliés à l’État syrien.
Cela ne vise pas bien sûr l’ANS, l’armée nationale syrienne, brigade jihadiste financée et armée par la Turquie, mais clairement les Forces démocratiques syriennes, FDS, qui défendent l’AANES (Autonomous Administration of North and East Syria appelation officielle du Rojava).
L’ANS a déjà repris Manbij et Tall Rifaat et assiège Kobané, redevenue la ville symbole que les djihadistes et la Turquie veulent à tout prix voir tomber.
Allons-nous laisser faire, laisser les Kurdes se sacrifier une fois de plus pour contenir les hordes djihadistes ?
Notre solidarité doit se manifester partout et sous toutes les formes possibles, en écrivant à nos élu-e-s, en intervenant dans nos syndicats et dans la rue. La Turquie et ses supplétifs djihadistes doivent quitter les territoires qu’ils ont annexé au Nord de la Syrie.
Sauvons Kobané, sauvons le Rojava !
Le 23 décembre 2024
Amis du Peuple Kurde en Alsace – Amitiés Kurdes de Bretagne – Amitiés Kurdes de Lyon Rhône Alpes – Amitiés Kurdes de Vendée – Association Iséroise des Amis des Kurdes – Association France Kurdistan – CADTM : Comité pour l’abolition des dettes illégitimes -Conseil Démocratique Kurde en France – Ensemble – Mouvement Jeunes Communistes de France – Mouvement de la Paix – Mouvement des Femmes Kurdes en France – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié́ entre les Peuples – Nouveau Parti Anticapitaliste – Parti Communiste Français – Union Communiste Libertaire – Union Syndicale Solidaires – Solidarité et Liberté Provence
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