« Être élu ne donne à personne [Trump] le droit de marcher main dans la main avec le terrorisme [en ciblant les Kurdes du Rojava] », a déclaré récemment le président islamo-nationaliste turc, Recep Tayyip Erdoğan.
Concernant la récente mise sous tutelles des mairies d’opposition, dont 3 kurdes, le président turc a déclaré que « l’opposition ne doit pas faire pression sur la justice pour avoir simplement fait son travail. En particulier, menacer les procureurs, cibler les membres de la justice et les insulter est du pur banditisme ».
Le 31 octobre, le ministère de l’Intérieur a suspendu de ses fonctions le maire du district d’Esenyurt, à Istanbul, membre du principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), et a remplacé le 4 novembre les maires des villes de Mardin et Batman et du district d’Halfeti à Urfa, contrôlés par le DEM Parti. Les quatre maires sont accusés d’avoir des liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Erdoğan a également réitéré les accusations du gouvernement selon lesquelles les municipalités saisies auraient détourné des fonds publics, affirmant que « les fonctionnaires doivent servir leurs citoyens et leurs villes, et non devenir les serviteurs des meneurs séparatistes ». Cependant, les administrations fiduciaires ont également été largement accusées d’être impliquées dans la corruption dans les municipalités qu’elles gèrent.
Envisager une coopération avec Trump
La stratégie « antiterroriste » de la Turquie ne changera pas et elle insiste sur l’établissement de « zones de sécurité » en Syrie et en Irak à une profondeur de 30 à 40 kilomètres, a déclaré le président.
Il a également noté qu’il était impatient de coopérer avec le président américain élu Donald Trump, exprimant l’espoir qu’il reconsidérerait le soutien américain à l’administration autonome dirigée par les Kurdes en Syrie, que la Turquie considère comme une extension du PKK.
« Au cours du prochain mandat, nous poursuivrons nos échanges diplomatiques avec Trump pour orienter les développements au Moyen-Orient. Par exemple, nous évaluerons le retrait des troupes américaines de Syrie et nous verrons comment mettre fin au soutien aux organisations terroristes PKK/PYD/YPG », a déclaré Erdoğan.
Erdogan a également évoqué l’engagement récent de Trump de mettre fin au conflit en cours en Israël, ajoutant que la Turquie soutenait les efforts visant à inciter Israël à désamorcer les tensions. « Nous voulons que cet engagement soit respecté et nous nous attendons à ce qu’on dise à Israël : ‘ça suffit’ », a-t-il déclaré. (Bianet)