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ROJAVA. L’écologie est la victime collatérale des attaques turques

SYRIE / ROJAVA – Les attaques sanglantes turques ciblant la région autonome du nord et l’est de la Syrie détruisent également la nature de la région déjà mise à mal par une décennie de guerre et la désertification accélérée. L’ONG écologique kurde, Tresses Vertes exhorte les ONG internationales de la protection de la nature à agir contre l’écocide commis par la Turquie dans sa guerre colonialiste au Kurdistan.
 

Voici le communiqué de Tresses Vertes (en kurde: Keziyên kesk) daté du 27 octobre:

 
« Les attaques de l’occupation turque sur les régions du nord et de l’est de la Syrie constituent une violation flagrante du droit international de l’environnement et des droits humains.

Depuis le 23 octobre 2024, les régions du nord et de l’est de la Syrie ont connu une nouvelle vague d’escalade dans laquelle l’État occupant turc a ciblé les infrastructures et les services déjà fragiles en raison du siège imposé à la population de la région et de la longue durée de la guerre en cours dans le pays.

La Turquie a mené 1031 attaques, faisant 17 martyrs et 65 blessés. Ces attaques ont fait de nombreuses victimes civiles, dont des enfants et des femmes, en ciblant directement des points médicaux, des boulangeries, des silos à grains, des centrales électriques, une usine de fromage et de lait, une usine d’aliments pour animaux et certaines installations pétrolières.

 

Ces attaques injustifiées contre la population et les infrastructures de la région, en plus des coupures d’eau continues, exposent la région à une situation environnementale extrêmement dangereuse et confirment que la méthodologie du gouvernement turc et de son armée vise la destruction et l’annihilation. Les effets de cette politique systématique se voient dans la privation des populations de la région de leurs ressources naturelles, comme les coupures d’eau délibérées et préméditées depuis plus d’une décennie, qui ont transformé la région mésopotamienne (Mésopotamie) en un désert semi-aride, dépourvu d’eau et de nourriture, après avoir été un berceau de richesses agricoles.

 

Les attaques répétées contre les installations pétrolières confirment que la région est en proie à une pollution durable et à des impacts environnementaux dévastateurs à long terme, avec pour conséquences des menaces pour la biodiversité et la perturbation des écosystèmes. Cette pollution, résultant de l’utilisation de divers types d’armes mortelles, peut s’étendre à l’eau et constituer une menace pour la santé et l’agriculture, au mépris flagrant du droit international de l’environnement, des droits de l’homme et de la souveraineté.

En tant qu’Association environnementale Tresses Vertes, nous condamnons la méthodologie d’extermination de l’État turc contre les composantes de la région et sa nature, et appelons tous les mouvements environnementaux, les militants environnementaux, les forces démocratiques et les défenseurs des droits de l’homme à élever une voix forte pour condamner ces crimes contre les personnes et la nature.

 

Association environnementale Tresses Vertes »

*L’initiatif écologique kurde du Rojava Keziyên kesk (Tresses Vertes ou Green Tress en anglais) a choisi ce nom pour en hommage à la résistance des femmes du Rojava, en particulier aux femmes yézidies (êzdî) qui ont coupé leurs tresses et les ont attachées aux tombes de leurs maris tuées par DAECH lors du génocide commis à Shengal en août 2014.