Le commandement général des unités de protection des femmes (YPJ) a publié aujourd’hui une déclaration écrite concernant les manifestations des femmes en Inde suite à l’agression et au meurtre d’une femme médecin à Calcutta le 9 août dernier.
La déclaration se lit comme suit :
« La lutte des femmes pour la liberté, l’égalité et une vie digne s’étend à travers le monde. En revanche, le système capitaliste dominé par les hommes attaque les femmes par la violence, le viol et le génocide pour tenter de maintenir sa domination.
Aujourd’hui, en Inde, la culture de la violence et des agressions a atteint son apogée. En réponse au crime odieux commis dans la ville indienne de Calcutta, où une médecin a été brutalement agressée et assassinée, les femmes et le peuple indien se sont soulevés, ont organisé des manifestations de masse et ont exprimé leur position sous le slogan « Femmes, vie, liberté ».
Les Unités de protection des femmes condamnent ce crime horrible et appellent toutes les organisations et mouvements de femmes à élever la voix contre toutes les formes d’oppression, de violence, d’abus et de répression physique et mentale contre les femmes. Les auteurs et agresseurs doivent rendre des comptes.
Les Unités de protection des femmes ont mené une lutte sans faille contre le système patriarcal représenté par les mercenaires de l’État islamique et les mercenaires de l’Etat d’occupation turc dans les zones occupées, avec leur occupation, leur génocide, leurs violations et leurs pillages. Sous le contrôle de l’État islamique, les femmes ont été victimes de violations brutales, vendues comme esclaves sur les marchés et privées de tous leurs droits. La grande tragédie vécue par les femmes yézidies reste gravée dans la mémoire de l’humanité tout entière. Nous avons lutté contre ces mercenaires avec courage, détermination et une forte organisation. Nous avons résisté et triomphé d’eux, et nous avons fait preuve d’une immense résistance pour libérer les femmes yézidies, chrétiennes, kurdes et arabes de la brutalité des mercenaires de l’Etat islamique.
Aujourd’hui, l’État d’occupation turc continue de cibler par ses attaques aériennes les femmes, les dirigeantes et les combattantes en quête de liberté dans les unités du nord et de l’est de la Syrie. Dans les zones occupées, les soldats et les mercenaires de l’occupation turque commettent quotidiennement des agressions sexuelles, des enlèvements et des massacres contre les femmes. Il ne fait aucun doute que nous sommes engagés dans une résistance multiforme contre ces attaques et ces crimes odieux, et nous renforçons nos forces défensives.
Nous savons tous que la culture de domination du système patriarcal est un système mondial qui a une histoire ancienne. Aujourd’hui, des femmes sont agressées en Inde, des militantes sont exécutées en Iran, des mariages d’enfants sont légalisés en Irak et des femmes en Afghanistan sont privées de tous leurs droits humains. Par conséquent, la résistance contre ce système doit être mondiale, multiforme et extrêmement forte. Toutes les femmes, les organisations et les institutions sociales qui luttent, en d’autres termes, la société dans son ensemble, doivent reconnaître cette réalité et s’opposer d’une seule voix à ces attaques. Plus une société est organisée, plus elle est capable de construire son pouvoir d’autodéfense. Il ne fait aucun doute que les femmes doivent se protéger elles-mêmes plus que quiconque. Cela peut se faire par l’organisation. Une femme organisée est celle qui peut se protéger elle-même, protéger toutes les femmes et la société dans son ensemble. Par conséquent, nous, les femmes, devons nous protéger les unes les autres, nous unir et nous soutenir mutuellement. En ce sens, nous considérons que le soulèvement des femmes et du peuple en Inde est très précieux et significatif. Si ce soulèvement se transforme en une organisation forte, elle sera capable de mettre fin à ce système de gouvernement oppressif.
Il ne fait aucun doute que la philosophie « Femmes, vie, liberté », que le leader Abdullah Öcalan nous a transmise au prix d’un travail acharné et d’une lutte acharnée, nous a montré la voie pour nous débarrasser du concept de l’homme dominant et violent. Nous, les Unités de protection des femmes, avons adopté cette philosophie comme fondement de notre lutte et de notre combat pour la liberté. Au fil du temps, cette philosophie s’est développée et, lors du soulèvement de Jina Amini, des soulèvements de femmes dans le monde entier et même aujourd’hui dans les soulèvements en Inde, elle s’est transformée en une forme de lutte et résonne partout. Sur cette base, la révolution des femmes devient mondiale et le temps est venu de construire un système confédéral démocratique pour les femmes.
Nous saluons la grande résistance des femmes indiennes et leur exprimons notre soutien. Dans ce sens, nous appelons les femmes d’Inde et toutes les femmes du monde à poursuivre leur lutte sous toutes ses formes, à s’organiser avec la philosophie de liberté du leader Abdullah Öcalan incarnée dans « Femmes, vie, liberté » et à construire leur pouvoir défensif. »