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La campagne « Non à la peine de mort » se poursuit

SYRIE / ROJAVA – L’Union des femmes journalistes du Rojava (YRJ) a prolongé de 7 jours la campagne « Non à la peine de mort » lancée pour dénoncer les condamnations à mort prononcées contre des femmes en Iran, dont les militantes kurdes Pakshan Azizi et Sharifeh Mohammadi.
 

La YJR a annoncé le 12 août que la campagne « No to the death penalty (Non à la peine de mort) » lancée contre la peine de mort infligée aux femmes journalistes et militantes en Iran se poursuivrait jusqu’au 19 août. Dimanche, le syndicat a annoncé que la campagne avait été prolongée de 7 jours supplémentaires.

Les membres de YRJ ont déclaré à ANHA que la campagne se poursuivra jusqu’au 26 août. YRJ a ajouté que la période de campagne a été prolongée conformément aux demandes reçues de différentes organisations de femmes en Syrie, au Kurdistan et dans le monde au cours des dernières 72 heures.

De nombreuses organisations de femmes du nord et de l’est de la Syrie ont soutenu et participé à la campagne. Kongra Star, la communauté des femmes Zenubiya et de nombreux conseils et comités de femmes ont rejoint la campagne depuis son début.

La porte-parole de YRJ, Arîn Siwêd, a déclaré à ANHA qu’il y avait une forte participation à la campagne, et a ajouté que de nombreuses femmes journalistes ont fait des suggestions importantes sur des questions telles que donner plus d’importance à la résistance et à la lutte des femmes, s’opposer aux attaques et soutenir la révolution « Jin, jiyan, Azadî (femme, vie, liberté) » d’une manière plus forte.

Siwêd a déclaré que 3 000 signatures ont été collectées électroniquement jusqu’à présent, et a ajouté qu’une conférence de presse sur la campagne sera organisée à la fin de celle-ci.

YRJ enverra les signatures à l’Union internationale des journalistes et à Human Rights Watch.

Pakshan Azizi et Sharifeh Mohammadi

Campagne pour les militantes kurdes Pakshan Azizi et Sharifeh Mohammadi

Détenues à la prison d’Evin à Téhéran, accusées de « insurrection » et d’appartenance à des organisations opposées au régime iranien, les militantes kurdes Pakshan Azizi et Sharifeh Mohammadi ont toutes été soumises à de la torture et des mauvais traitements et ont été condamnées à mort en juillet, bien qu’elles aient été arrêtées dans des circonstances différentes. Une campagne internationale appelle à l’annulation de ce verdict et à la libération de tou-te-s les prisonnier-es politiques en Iran.

Nous dressons le portrait des deux militantes et publions une lettre écrite par Pakshan Azizi depuis la prison d’Evin. Elle y raconte l’oppression subie en tant que femme kurde, son arrestation violente, les cinq mois passés à l’isolement ainsi que les tortures subies pendant sa détention.

Exécutions en Iran

La peine de mort est particulièrement utilisée en Iran à l’encontre des opposant-es politiques. Des dizaines d’entre elles et eux ont été exécuté-e-s suite au dernier soulèvement en date, à savoir les manifestations et affrontements contre les féminicides politiques après l’assassinat de la jeune femme kurde Jina Mahsa Amini par la police des mœurs.

Rien qu’en 2024, l’ONG Iran Human Rights a compté au moins 249 exécutions dans le pays, dont dix femmes. Les minorités nationales et parmi elles les kurdes sont les victimes principales de cette répression politique impitoyable.

Depuis septembre 2022, 30 000 manifestant-e-s ont été arrêté-e-s par le régime et au moins 551 ont été tués, dont 49 femmes et 68 enfants, d’après un rapport de l’ONU publié en mars.

Des dizaines de femmes sont toujours emprisonnées dans les prisons du régime iranien, dont Zeyneb Jalalian et Werishe Muradî, deux autres militantes kurdes dont on craint toujours la condamnation à mort.