AccueilDroits de l'HommeIRAN. Une syndicaliste kurde condamnée à mort pour « rébellion »

IRAN. Une syndicaliste kurde condamnée à mort pour « rébellion »

IRAN – Sharifeh Mohammadi, syndicaliste kurde emprisonnée à la prison de Lakan (prison centrale de Rasht) a été condamnée à mort par la justice iranienne pour « rébellion ».
 

Selon un rapport reçu par l’ONG des droits humains, Hengaw, Sharifeh Mohammadi, une militante syndicaliste de Rasht, a récemment été condamnée à mort par la première chambre du tribunal révolutionnaire islamique iranien de Rasht. Ce verdict a été rendu par les juges Ahmed Darwish Goftar et Mehdi Raskhi. Mohammadi a été accusée de « rébellion » en raison de son implication dans le Comité de coordination pour la formation des organisations syndicales et de son affiliation présumée au parti Komala. La décision du tribunal se fonde sur les articles 211 et 287 du Code pénal islamique, ratifié en 2013.

Selon des documents obtenus par Hengaw, l’avocat de Sharifeh Mohammadi a été officiellement informée du verdict. Ce jugement peut faire l’objet d’un appel devant la Cour suprême d’Iran dans les 20 jours suivant sa notification.

 Les documents précisent également que « l’organisation de renseignement du pays est la seule autorité désignée pour identifier les membres des gangs. Tous les rapports du Département de renseignement de la province de Gilan et du Département de renseignement de la province du Kurdistan sont inclus dans le dossier, identifiant l’accusé comme membre du Parti Komala et du Comité de coordination ». Cela souligne le manque d’indépendance du système judiciaire iranien et met en évidence l’influence significative des institutions de sécurité sur le processus judiciaire.

Il est important de noter que l’audience pour les accusations contre Sharifeh Mohammadi a eu lieu le samedi 8 juin 2024, à la première branche du tribunal révolutionnaire islamique iranien à Rasht.

Selon un rapport précédent de Hengaw, Sharifeh Mohammadi, une femme Gilak de Rasht, a subi des tortures mentales et physiques aux mains des interrogateurs des services de renseignement iraniens à Sanandaj, qui cherchaient à lui extorquer des aveux forcés.

Le mardi 5 décembre 2023, Sharifeh Mohammadi a été arrêtée à son domicile à Rasht par les services de renseignement iraniens. Au cours des sept derniers mois (212 jours), elle a été détenue dans les prisons centrales de Sanandaj (Sînê) et de Lakan à Rasht, ainsi que dans des centres de détention gérés par les services de renseignement iraniens.