IRAN – Les journalistes Niloofar Hamedi et Elahe Mohammadi, qui ont été libérées sous caution après avoir payé des frais élevés, sont dans l’incertitude depuis six mois, sans date précise fixée pour la décision du tribunal.
Les journalistes Niloofar Hamedi et Elahe Mohammadi ont été libérées sous caution après un an de prison pour avoir couvert la mort de la jeune kurde Jina Mahsa Amini. Leur appel reste en attente 6 mois après le procès, risquant une réemprisonnement avec des peines potentielles de 12 à 13 ans.
Après plus d’un an de détention , Niloofar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont obtenu le 14 janvier une caution de 10 milliards de tomans (environ 200 000 euros) à l’issue de leur procès en appel. Malgré leur libération, un nuage d’incertitude persiste dans l’ attente de l’issue de leur appel. Au départ, des informations contradictoires ont été diffusées sur les raisons de leur libération, mais la justice iranienne a ensuite précisé par l’intermédiaire de son agence de presse qu’il s’agissait d’une mesure temporaire en attendant la décision en appel.
Depuis six mois, les journalistes sont dans l’incertitude, dans l’attente d’une décision définitive du tribunal. Le spectre persistant d’une réincarcération, avec des peines lourdes de 12 et 13 ans auparavant, continue de hanter Hamedi et Mohammadi et leurs familles.
Alors que Hamedi a repris son travail au Shargh Daily, Mohammadi s’est abstenue de toute activité journalistique par crainte d’une réincarcération potentielle. Ce risque a contraint les journalistes à s’autocensurer pour éviter de nouvelles accusations, notamment celles de ne pas avoir porté le hijab à leur libération, comme l’a documenté Women Press Freedom en janvier.
Depuis septembre 2022, date à laquelle ils ont été les premiers journalistes à rendre compte de la mort de l’étudiante kurde Jina Mahsa Amini en garde à vue, l’engagement de Hamedi et Mohammadi en faveur de l’information du public a fait des ravages, entraînant leur arrestation. Condamnés en 2023 pour de multiples chefs d’accusation, ils purgent désormais la plus longue peine prévue par le code pénal iranien. Suite au mouvement de protestation Femme, Vie, Liberté de 2022, 87 journalistes ont été arrêtés, dont 11 sont toujours en prison. (Via Women Press Freedom)