TURQUIE – Alors qu’on commémore le massacre des Alévis brulés vifs dans la province kurde de Sivas par des islamistes turcs le 2 juillet 1993, des nouveaux pogroms ciblent les réfugiés syriens dans plusieurs provinces de Turquie depuis trois jours.
En Turquie, des racistes et des fascistes ont pourchassé les Syriens dans de nombreuses villes pendant la nuit. Des lieux de travail et des maisons ont été attaqués et des pillages ont eu lieu. De nombreuses personnes ont été soumises à des lynchages collectifs.
Les lynchages des réfugiés syriens qui ont débuté le 30 juin dans la province de Kayseri suite à des allégations de viol d’une fillette syrienne par un homme syrien.
Bien que les forces de l’État ne soient pas intervenues dans l’agression raciste, les attaques se sont propagées dans de nombreuses villes le deuxième jour.
Des groupes armés brandissant le drapeau turc et des slogans racistes ont pourchassé les réfugiés à Kayseri, Reyhanlı, Hatay, Bursa, Kilis, Adana, Antep, Izmir et Istanbul. Des lieux de travail et des maisons appartenant à des réfugiés ont été attaqués et incendiés.
Des vidéos de l’agression au couteau d’un Syrien à Antep ont circulé sur les réseaux sociaux.
En raison des attaques racistes, les réactions ont également augmenté en Syrie et dans les villes de Rojava occupées par l’État turc et ont dégénéré en affrontements.
Manifestations dans les régions occupées en Syrie
Les drapeaux turcs ont été retirés, incendiés et de nombreux véhicules ont été détruits à Afrin, Bab, Azaz et dans les zones frontalières.
Des manifestants se sont rassemblés devant le quartier général militaire turc à Afrin, ville occupée depuis 2018 et où l’État turc a instauré un régime terroriste, au cri de « A bas les collaborateurs de l’armée nationale entraînés et contrôlés par la Turquie ». Les forces d’occupation militaires ont fait usage d’armes contre les manifestants qui protestaient contre les attaques racistes. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), deux manifestants ont été tués.
Des manifestants ont abaissé le drapeau turc au poste frontière de Bab al-Salama. Des manifestations ont également eu lieu dans de nombreuses autres villes.