SUISSE – Aujourd’hui, des milliers de personnes ont participé au Festival des femmes Sakîne Cansiz à Zurich (en kurde: Festîvala Sakîne Cansiz).
Le Festival des femmes Sakine Cansız, organisé en mémoire de Sakine Cansız, l’une des cadres fondatrices du PKK assassinée à Paris le 9 janvier 2013, a eu lieu ce dimanche à Zurich. La révolutionnaire kurde et cofondatrice du PKK, Sakine Cansız, a été assassinée par les services secrets turcs (MIT) le 9 janvier 2013 à Paris, en compagnie de la représentante du KNK Fidan Doğan et de la jeune militante Leyla Şaylemez.
Organisé par l’Union des femmes kurdes de Suisse (YJK-S) et soutenu par près de 30 organisations et initiatives de femmes, le festival de cette année s’est déroulé dans le quartier de Kasernenareal à Zurich. Sakine Cansi, Evin Goyi, Zeynep Kinaci… plusieurs portraits de femmes kurdes tombées martyres pour la libération du Kurdistan ont été exposés dans un carré du parc accueillant le festival Sakine Cansiz.
Le festival, qui a eu lieu sous le slogan « Nous marchons vers la révolution des femmes avec Jin, Jiyan, Azadî », a débuté par une minute de silence à la mémoire des martyres de la révolution kurde. Selma Sürer, membre du YJK-S, a prononcé le discours d’ouverture du festival.
Selma Sürer a déclaré que le festival unit les femmes du monde et que la lutte des femmes kurdes montre la voie aux femmes opprimées.
Prenant la parole ensuite, Özen Aytaç, au nom du YJK-S, a souligné l’importance de l’esprit de lutte de Sakine Cansız et a commémoré Zeynep Kınacı (Zilan) qui a mené une actio n de suicide contre les troupes turques à Dersim le 30 juin 1996. « La lutte de la camarade Sara et de la camarade Zilan est notre feuille de route », a déclaré Aytaç.
Aytaç a poursuivi : « Sakine Cansız est une guérilla, une philosophie de vie. Elle est devenue une force en surmontant les obstacles de sa vie un par un. La lutte a toujours été pour elle une question d’honneur. Et elle était partout, parfois en tant que commandante, parfois en tant que combattante, parfois en tant que diplomate, parfois en tant que sœur, parfois en tant que résistante. Plus important encore, elle nous a guidés par sa position. En plus de sa modestie, sa position déterminée, son entêtement pour la vérité et son combat sont un héritage pour nous, les femmes. »
Özen Aytaç a également commémoré la guérilla du PKK Zeynep Kınacı, qui est tombée martyr à la suite d’une action suicide menée contre l’armée turque à Dersim le 30 juin 1996, en disant : « L’action de Zilan est le début d’une nouvelle ère pour nous. La lutte de la camarade Sara et La camarade Zilan est notre feuille de route. La lutte des femmes qu’elles ont menée s’est désormais répandue dans le monde entier. Grâce à l’héritage que nous avons hérité d’elles, nous, les femmes, marchons ensemble vers la révolution en scandant « Jin, Jiyan, Azadi » [Femme, Vie, Liberté] ».
Le festival s’est poursuivi avec des événements culturels organisés par différentes organisations de femmes. Parmi celles qui participent à l’organisation du festival figurent : Union suisse des femmes kurdes (YJK-S), Mouvement des jeunes femmes combattantes (TekoJIN), Women Defend Rojava, Medic International, Frauen Lesbes Kasama, Mouvement démocratique européen des femmes (ADKH), FIST, Union des femmes socialistes (SKB), PDA, Yeni Kadın, Mouvement démocratique alévi (FEDA), Zurich Kollektive, Solifonds, Frauenbündnis, Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF), BFS, Amed Zurich Bridge, BastA, Parti socialiste (SP) et Liste alternative (AL), Frauenstreik (Parti des femmes Strike), UniMenos, Purple-Red Kollektive et Bethnahrin Frauen Union.
Vaste programme politique
Le festival des femmes Sakîne Cansiz (en kurde: Festîvala Sakîne Cansiz, en allemand: Frauen festival) ne se cantonne pas seulement au domaine culturel. Parallèlement, il y a de nombreux événements sur la vie et la lutte de Sakine Cansız, la lutte des femmes au Kurdistan, la sensibilisation au genre, la connaissance du corps féminin, la Convention d’Istanbul sur la protection des femmes contre la violence, la migration, les influences du nationalisme et du patriarcat sur la société et la résistance internationaliste des femmes.