SYRIE / ROJAVA – Dans un communiqué de l’ONU publié après une session de la promotion et protection des droits des enfants organisée par l’ONU début juin, le secrétaire général de l’ONU se dit inquiet du sort de milliers d’enfants de DAECH détenus dans des camps du Rojava. Il demande à tous les pays dont ces enfants sont originaires, de les rapatrier le plus rapidement possible.
Concernant le nombre d’enfants enrôlés par les groupes armés présents en Syrie, selon le décompte de l’ONU, les groupes jihadistes et les mercenaires sous commandement de la Turquie ont enrôlé de force plusieurs centaines de garçons, en plus d’avoir commis des violences multiples (violences sexuelles, mariages forcés…) envers des filles mineurs.
Les enfants et les conflits armés
L’ONU a vérifié 1 574 violations graves commises contre 1 549 enfants (1 385
garçons, 118 filles, 46 de sexe inconnu), dont 4 filles qui ont été victimes de violations multiples. Par ailleurs, 12 violations survenues les années précédentes ont été vérifiées.
Il a été vérifié qu’au total, 1 073 enfants (1 059 garçons, 14 filles) ont été
recrutés et utilisés par Hay’at Tahrir el-Cham (477), l’Armée nationale syrienne de
l’opposition (282) [factions non identifiées (206), Jabha el-Chamiya (36), Ahrar elCham (19), Feïlaq el-Cham (13), Brigade Hamza (8)], les Forces démocratiques
syriennes (FDS) (231) [Unités de protection du peuple kurde et Unités féminines de
protection (203), Forces de sécurité intérieure sous l’égide de l’auto-administration
dans le Nord et l’Est de la Syrie (27) (Forces de sécurité intérieure), autres
composantes des FDS (1)] ; les forces gouvernementales syriennes et les forces
progouvernementales (73) [forces progouvernementales (51), forces
gouvernementales syriennes (20), forces aériennes progouvernementales (2)] et le
Mouvement de la jeunesse patriotique et révolutionnaire (10). La plupart des enfants
(1 062) ont été utilisés dans des rôles de combat.
L’ONU a confirmé que 10 garçons ont été placés en détention par les FDS en
raison de leur association présumée avec les parties au conflit. À la fin de 2023, plus
de 800 enfants, y compris des étrangers, restaient détenus en raison de leur association présumée avec des groupes armés, le plus souvent Daech, et environ 29 000 enfants étaient toujours privés de liberté dans les camps de Hol et de Roj, dans le nord-est de la République arabe syrienne, en raison des liens supposés de leurs familles avec Daech.
L’ONU a vérifié que 475 enfants (326 garçons, 103 filles, 46 de sexe inconnu)
ont été tués (201) ou grièvement blessés (274) par les forces gouvernementales
syriennes et les forces progouvernementales (325) [forces progouvernementales
(184), forces aériennes progouvernementales (139), forces gouvernementales
syriennes (1), milices progouvernementales (1)], par des auteurs non identifiés (139),
par les FDS (8) [Unités de protection du peuple/Unités féminines de protection (4), autres composantes des FDS (3), Forces de sécurité intérieure (1)], par l’Armée
nationale syrienne de l’opposition (2) et par les Forces armées turques (1). Les enfants ont été victimes de tirs d’obus (203), de frappes aériennes (142), d’engins explosifs (123) et de fusillades (7).
Le mariage forcé d’une fille à un commandant de l’Armée nationale syrienne de
l’opposition a été vérifié.
L’ONU a vérifié 20 attaques contre des écoles (19) et des hôpitaux (1), à savoir
des tirs d’obus (18) et des frappes aériennes (2) par les forces progouvernementales (15) et les forces aériennes progouvernementales (2), des auteurs non identifiés (2) et les Unités de protection du peuple/Unités féminines de protection (1). Trente-trois écoles et un hôpital ont été utilisés à des fins militaires par les Unités de protection du peuple/Unités féminines de protection (31), les Forces gouvernementales syriennes (1), l’Armée nationale syrienne de l’opposition (1) et Hay’at Tahrir el-Cham (1).
Les enlèvements de 4 filles par le Mouvement de la jeunesse patriotique et
révolutionnaire (3) et les milices progouvernementales (1) ont été vérifiés. Toutes ces
filles ont été relâchées.
Un cas de refus de l’accès humanitaire par l’Armée nationale syrienne de
l’opposition a été vérifié.
Enfants des famille du groupe État islamique (DAECH / ISIS)
Le représentant de l’ONU demande à « tous les pays d’origine concernés et aux autorités compétentes à l’intérieur de la République arabe syrienne de faciliter le rapatriement volontaire et sûr des femmes et des enfants qui se trouvent actuellement dans les camps de Hol et de Roj, y compris celles et ceux dont on soupçonne qu’ils ont des liens familiaux avec Daech, conformément au droit international, dans le plein respect des principes du non-refoulement, de l’unité familiale et de l’intérêt supérieur de l’enfant, et conformément au Cadre mondial relatif à l’appui prêté par le système des Nations Unies aux États Membres concernant les individus revenant de République arabe syrienne ou d’Iraq, et avec l’appui de l’ONU pour ceux qui le souhaitent. »