AccueilCultureSultan Ulutas Alopé à la rencontre de la langue interdite du père

Sultan Ulutas Alopé à la rencontre de la langue interdite du père

PARIS – Invitée par l’Institut kurde de Paris pour un débat-rencontre autour de son livre « La Langue de Mon Père », la comédienne Sultan Ulutas Alopé nous apprend qu’elle s’était rendue aux locaux de ce même Institut en 2019 pour apprendre le kurde. Elle disait également son état émotionnel de l’époque, rien qu’en voyant la plaque de l’Institut kurde de Paris posée sur le bâtiment au 106, rue La Fayette, dans le Xe arrondissement de Paris, avec ce mot tabou « kurde » qu’on affichait sans peur.
 
A l’Institut, elle entreprendrait l’apprentissage de la langue de son père, interdite en Turquie et sources d’inquiétudes, comme son origine kurde qu’elle devait cacher à tout le monde, surtout à l’école où elle assistait en silence aux passages à tabac d’un autre enfant kurde qui n’avait pas la chance de pouvoir cacher sa kurdicité (extraits de son livre lus ici)…
 
Grâce à l’écriture de son livre, Sultan apprendra un peu plus sur la vie de son père qui fugue à l’âge de 13 ans et se retrouve à Istanbul, cirer des chaussures pour survivre. Une vie difficile, non exempte de violences qu’il a faites vivre par la suite à sa propre famille.

 

A travers « La Langue de Mon Père », Sultan Ulutas Alopé dresse un tableau à double facette. D’un côté, nous avons devant les yeux la vie intime de la famille Ulutas mais aussi celle de la société turque fascisant biberonnée par la haine des Kurdes dès le berceau. Le Kurde n’a d’autre choix que d’accepter d’être le bouc-émissaire idéal sur lequel tous les coups tombent depuis si longtemps… S’en résulte une vie de traumas-tabous qu’on doit taire, comme son identité de Kurde colonisé.e.