BRUXELLES – Le média indépendant belge, Bruxelles Dévie dénonce le raid policier ayant ciblé la presse kurde basée à Denderleeuw le 23 avril et déclare qu’il s’agit d’une des tentatives d’étouffer le mouvement kurde en Europe.
Voici le communiqué de Bruxelles Dévie daté de 1er mai 2024:
La presse kurde perquisitionnée à Denderleeuw : une nouvelle tentative d’étouffer le mouvement
Le mardi 23 avril dernier, aux alentours de 1h30 du matin, la police belge a perquisitionné les locaux des médias Kurdes « Stêrk» et « Medya Haber » à Denderleeuw, non loin de Bruxelles. Ces perquisitions, entreprises par la police fédérale belge, interviennent alors que de nombreuses agressions ont été commises à l’encontre de membres de la communauté kurde depuis qu’une famille kurde de la province du Limbourg ait été attaquée à son domicile le 24 mars dernier. En menant ces perquisitions, l’État belge comme ses voisins français et allemand, montre son intention de réprimer le mouvement Kurde.
La perquisition, intervenue en pleine nuit, a eu lieu sans notification préalable auprès d’avocat·es ou de représentant·es des sociétés visées et a donc été effectuée dans un cadre totalement illégal. De plus, de manière très symbolique, celle-ci s’est déroulée lors de la journée internationale de la presse kurde qui lutte pour sa liberté partout où le peuple kurde est opprimé. Lors de la perquisition, qui a duré de 1h30 à 6h du matin, une grande quantité de matériel médiatique a été saisi ou saboté par la police. Certains câbles de diffusion ont par exemple été coupés et une partie des ordinateurs a été détruite.
Selon différents journaux, la descente de police qu’ont connu ces deux médias kurdes mardi passé à Denderleeuw a été effectuée à la demande l’État français, qui depuis quelque temps entreprend une large vague de répression à l’encontre de ressortissants kurdes sur son territoire. La France, en toute complicité avec l’Etat turc, a récemment livré trois militants kurdes à la Turquie. De plus, en parallèle de cette descente de police, 9 personnes d’origine kurde ont été arrêtées en Île-de-France.
Cette vague de répression à l’encontre de la communauté kurde est entretenue par la Turquie qui, en plus de commettre des crimes de guerre dans le sud-ouest de son territoire, tente de réprimer le mouvement kurde partout où celui-ci fleurit. Face à ces perquisitions, nous tenons à affirmer notre soutien à la presse kurde qui lutte pour la liberté d’un peuple opprimé et pour la propagation d’une langue et d’une culture qui est la sienne.
Dans leur communiqué, les médias concernés par cette descente de police appellent l’Etat belge a clarifier ses liens avec le régime d’Erdogan, et rappellent que ces perquisitions, menées sans mandats, sont une violation de la loi et que leurs avocat·es comptent porter plainte.