SYRIE / ROJAVA – Une enquête menée par Lekolin.org accuse l’Organisation nationale de renseignement turque (MİT) et le Conseil national kurde de Syrie (ENKS) lié au clan Barzani d’avoir recruté des enfants pour combattre dans le nord de la Syrie, prétendument pour consolider l’occupation de la région par la Turquie. Le cas de Melêk Mistefa Qedûr, 16 ans, est mis en lumière, ENKS étant accusé d’avoir manipulé le récit autour de son cas.
L’Organisation nationale de renseignement turque (MIT) et le Conseil national kurde de Syrie (ENKS), lié à Barzani, ont été accusés d’avoir recruté des enfants pour les combats dans le nord de la Syrie, afin de les déployer dans des régions en conflit comme la Libye.
Selon une enquête récente de Lekolin.org, l’ENKS, en collaboration avec le MİT turc, recrute activement des enfants dans des territoires comme Afrin (Efrin), Tel Abyad (Girê Spî) et Ras al-Ayn (Serêkaniye). Ce recrutement ferait partie d’une stratégie visant à consolider l’occupation turque dans ces zones, en tirant parti des liens du conseil avec l’influente famille Barzani du Kurdistan irakien.
Le cas de Melêk Mistefa Qedûr, 16 ans, en mars 2024, a été détaillé pour mettre en lumière cette problématique. Il semblerait que des agents du MIT aient facilité son transfert à travers les territoires syriens pour qu’il soit intégré à des groupes de combattants. Dans le cadre d’une campagne de désinformation plus large, ENKS aurait manipulé le récit autour du sort de Melêk, accusant à tort la Jeunesse révolutionnaire (Ciwanên Şoreşger), un groupe proche des Forces démocratiques syriennes (FDS), de l’avoir enlevé.
Les FDS ont catégoriquement nié les allégations de recrutement d’enfants pour combattre en Syrie, soulignant leur adhésion aux traités internationaux et leur engagement en faveur d’un plan d’action des Nations Unies de 2019 visant à mettre fin à l’utilisation d’enfants soldats.
Des conclusions supplémentaires de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) révèlent que des enfants d’Idlib et du nord d’Alep sont recrutés sous de faux prétextes d’emploi, pour ensuite être envoyés dans des zones de conflit comme la Libye, entraînant souvent leur mort.