Les bonnes relations économiques turco-israéliennes faisaient pâlir de jalousie de nombreux pays du Moyen-Orient. La défaite subie par Erdogan lors des élections municipales du 31 mars dernier a sonné la fin de ce business « amoral » dénoncé par les islamistes turcs qui se sont détournés d’Erdogan au profit d’autres islamistes antisionistes*.
Il aura fallu des mois de manifestations propalestiniens et une élection nationale défavorable au Président Erdogan pour que le gouvernement turc prenne au sérieux la situation et décide de diminuer ses échanges économiques avec l’Israël.
La Turquie vient de restreindre les exportations vers Israël de nombreuses marchandises, dont de l’acier, fer et aluminium, en réponse à la guerre à Gaza, a annoncé le ministère turc du Commerce.
Le ministre turc des affaires étrangères, Hakan Fidan avait déclaré le 8 avril que la Turquie avait décidé de prendre « une série de nouvelles mesures contre Israël » après que ce dernier ait bloqué une tentative turque de parachuter de l’aide sur Gaza.
La riposte israélienne n’a pas tardé: Tel-Aviv demande aux Etats-Unis d’interdire les importations turques, l’arrêt des investissements (…) en réponse aux sanctions turques contre Israël.
Comme le rappelle si bien la journaliste Ariane Bonzon: « Le parti islamiste de la Nouvelle Prospérité (Yeniden Refah Partisi – YRP) dirigé par le fils d’Erbakan, le mentor d’Erdogan écarté par ce dernier aux début des années 2000, a fait de la situation à Gaza le coeur de sa campagne électorale. Cela lui a rapporté deux mairies tenues par l’AKP ».