AccueilNon classéL'écrivain kurde Bakhtiar Ali reçoit le Prix Hilde Domin de littérature en...

L’écrivain kurde Bakhtiar Ali reçoit le Prix Hilde Domin de littérature en exil

Le prix allemand Hilde Domin 2023 de littérature en exil a été décerné à l’auteur kurde Bakhtiar Ali réfugié en Allemagne depuis une trentaine d’années. Avec l’écrivain germano-kurde Sherko Fatah, Bakhtiar Ali est le deuxième auteur kurde à recevoir le Prix Hilde Domin de littérature en exil.

Le prix Hilde Domin de littérature en exil de la ville d’Heidelberg est décerné tous les trois ans à des écrivains qui vivent en exil en Allemagne ou qui, en tant que descendants, sont entrés en contact avec ce sujet, l’ont traité littérairement et ont publié en allemand.

Le jury a expliqué dans son communiqué : « Dans un monde de crises et de guerres, Bakhtyar Ali donne l’exemple d’humanité avec sa littérature. Son œuvre et sa biographie sont façonnées par la guerre au Kurdistan irakien. Conteur puissant et fabuleux, il transforme la violence et les milliers de meurtres en paraboles politiques, en contes de fées saisissants, en littérature mondiale pleine de magie, sans banaliser ni même dissimuler l’horreur de la guerre. Ses romans sont une épitaphe pour les victimes, un grand récit d’amitié, de trahison et de souffrance, de recherche de vérité, de réconciliation sans représailles et de survie avec et à travers les histoires. Dans le bateau des réfugiés en route vers l’Europe, le héros du roman Muzafari raconte encore et encore ses histoires, en haute mer, au grand air, l’inconnu, l’inimaginable. »

Bachtyar Ali a commencé comme poète et essayiste, mais s’est imposé comme un romancier influent à partir du milieu des années 1990. Il a publié treize romans et plusieurs recueils de poésie et d’essais.

Né en 1966 à Souleimaniye (Silêmanî) dans la région autonome du Kurdistan en Irak, Bachtyar Ali vit en exil en Allemagne depuis le milieu des années 1990. Dans son pays natal, ses romans sont des best-sellers. En 2005, le ministère de l’Éducation du Kurdistan irakien autonome a désigné le roman « La Cité des musiciens blancs » (Şary Mosîqare Spiyekan) comme le meilleur livre de l’année. En 2009, il a été le premier à recevoir le prix de littérature HARDI, qui fait partie du plus grand festival culturel du Kurdistan d’Irak. En 2014, il a reçu le nouveau prix de littérature Sherko Bekas et en 2017 le prix Nelly Sachs de la ville de Dortmund.

Le Prix ​​« Littérature en exil »

Le prix « Littérature en exil » a été fondé en 1992 par la ville de Heidelberg en l’honneur de l’écrivaine juive-allemande Hilde Domin*. Depuis lors, le prix est décerné tous les trois ans à des écrivains qui vivent en exil en Allemagne ou qui, en tant que descendants, sont entrés en contact avec ce sujet, l’ont traité littérairement et ont publié en allemand. Le prix peut être décerné soit pour une réalisation individuelle, soit en reconnaissance de l’ensemble du travail. Pour les œuvres traduites en allemand, le traducteur peut, à la discrétion du jury, recevoir jusqu’à un tiers du prix. Le prix est doté de 15 000 euros. En l’honneur d’Hilde Domin, le prix a été rebaptisé « Prix Hilde Domin pour la littérature en exil » (en allemand, Der Hilde-Domin-Preis für Literatur im Exil) après sa mort en février 2006.

*Hildegard Dina Löwenstein, devenue après son mariage Hilde Palm, connue sous le nom de plume de Hilde Domin (née le 27 juillet 1909 à Cologne et morte le 22 février 2006 (à 96 ans) à Heidelberg) est une poétesse allemande, qui fut contrainte à l’exil en République dominicaine pendant la période du Troisième Reich, et qui prit alors la nationalité dominicaine.