Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a condamné la guérilla kurde lors de ses entretiens avec le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan à Washington. En réponse, le KNK, une organisation faîtière kurde en Europe, a déclaré que la Turquie avait apporté son soutien au groupe terroriste État Islamique (DAECH / ISIS).
Le Congrès national du Kurdistan (Kongra Netewî ya Kurdistan-KNK), une coalition d’organisations kurdes européennes basée à Bruxelles, a fermement rejeté les récentes déclarations du secrétaire d’État américain Antony Blinken sur le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), les qualifiant de sans fondement et trompeuses.
Blinken a réitéré la condamnation américaine du PKK et d’autres groupes qui ciblent les intérêts de la Turquie, lors des entretiens entre Blinken et le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan à Washington DC dans le cadre des pourparlers sur le mécanisme stratégique américano- turc. Cependant, le KNK a affirmé que la position de Blinken ne reconnaissait pas le soutien présumé de la Turquie à l’État islamique (DAECH).
Le KNK a remis en question la qualification du PKK par Blinken comme une organisation terroriste et a critiqué l’omission de détails cruciaux concernant les actions de la Turquie dans la région.
La Turquie, sous la direction du président Recep Tayyip Erdoğan, a aidé et armé l’EI en tant que mercenaires par procuration contre les populations kurdes en Syrie et en Irak, a déclaré le KNK. Citant les déclarations de Brett McGurk, un responsable américain impliqué dans la lutte contre l’État islamique, le KNK a affirmé que la Turquie facilitait le flux de combattants étrangers et de soutien matériel vers les zones contrôlées par l’Etat islamique. Le KNK a également affirmé que la Turquie avait continué à travailler avec les groupes affiliés à Al-Qaïda en Syrie, exacerbant ainsi l’instabilité dans la région.
Le PKK n’a jamais ciblé les intérêts américains, mais a plutôt joué un rôle crucial dans la lutte contre l’EI, notamment en sauvant les civils yézidis des atrocités commises par l’EI, a souligné le KNK. La coalition a accusé la Turquie de violations des droits de l’homme et de crimes de guerre dans les régions à majorité kurde et a critiqué Blinken pour son écho à la propagande du gouvernement turc.
Le groupe de coordination craint un éventuel soutien américain aux opérations militaires turques contre les populations kurdes en Irak et en Syrie et a exhorté la communauté internationale à reconnaître le rôle crucial du PKK dans la défense des droits des Kurdes. La cause kurde est celle de l’autodétermination dans une société pacifique et démocratique, a déclaré le KNK, et doit être soutenue dans sa lutte contre l’agression turque.
Le KNK a appelé la Turquie à mettre un terme à l’escalade du conflit avec la communauté kurde et a réaffirmé l’engagement du PKK en faveur de la démocratie et de la justice.