AccueilNon classé8 MARS. La lutte des femmes kurdes dans les prisons d'Iran

8 MARS. La lutte des femmes kurdes dans les prisons d’Iran

IRAN / ROJHILAT – L’ONG Kurdistan Human Rights Network (KHRN) a souligné la lutte des prisonnières politiques kurdes en Iran. Parmi les 10 prisonnières kurdes choisies par KHRN, il y a Zeynab Jalalian, la plus ancienne prisonnière d’Iran, dont la captivité est une torture permanente.

À l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le Réseau des droits humains du Kurdistan (KHRN), un organisme de surveillance des droits humains basé en France, a souligné le sort des prisonnières politiques kurdes en Iran comme une incarnation de la lutte plus large pour les droits des femmes et la résistance à l’oppression.

Au moins dix prisonnières politiques kurdes sont actuellement détenues dans les prisons d’Orumiyeh, Sanandaj, Tonekabon et Evin, a indiqué le KHRN.

Au premier rang se trouve Zeynab Jalalian de Maku, la prisonnière d’opinion la plus ancienne d’Iran, actuellement dans sa dix-septième année d’emprisonnement sans libération conditionnelle. Initialement reconnue coupable d’« inimitié contre Dieu », Jalalian a été soumise à de graves tortures, privée de soins médicaux et a purgé sa peine en isolement tout en étant ballottée entre différentes prisons. Elle est actuellement incarcérée dans la prison de Yazd.

Jalalian a récemment écrit une lettre poignante derrière les barreaux, célébrant la Journée internationale des droits des femmes, avec une référence particulière aux luttes et aux sacrifices des femmes au Rojhilat (Kurdistan iranien) et en Iran dans son ensemble.

Mozhgan Kavousi, de Kelardasht, est incarcérée dans la prison de Tonekabon et purge une peine de trois ans et trois mois pour « rassemblement et complot contre la sécurité nationale ». Son emprisonnement politique fait suite à une condamnation antérieure de 21 mois pour des accusations similaires.

Sakineh Parvaneh, de Quchan, purge une peine de sept ans et demi dans la prison centrale de Mashhad, notamment pour « propagande contre l’État », ce qui marque sa bataille continue avec le système judiciaire iranien après plusieurs arrestations.

Hajar Saeidi, de Sanandaj (Sînê), a été condamnée à un an de prison pour « action contre la sécurité nationale », accusée d’avoir formé un groupe communiste au lendemain de la révolution de Jina.

Jiyan Aghad Yousef, une civile kurde de nationalité turque, a été soumise à de nombreux interrogatoires et à la torture avant d’être inculpée d’« actes contre la sécurité nationale », illustrant l’impact transnational de ces détentions.

Saada Khedirzadeh, de Piranshahr, risque 12 ans et six mois de prison pour « complicité dans le meurtre » d’un membre du CGRI, après avoir subi du harcèlement et été privée d’une représentation juridique pendant sa détention.

Fereshteh Hosseini, de Bukan, purge une peine de huit mois de prison pour « propagande contre l’État » après avoir été arrêtée par les forces de sécurité en 2022.

Zhila Hojabri, de Marivan, risque trois ans et huit mois de prison pour « appartenance à des groupes d’opposition », ce qui met en évidence la répression actuelle de la dissidence politique.

Wrisha Moradi et Pakhshan Azizi, qui font toutes deux face à de graves accusations, notamment « d’insurrection armée », représentent les risques graves auxquels sont confrontés les militants politiques, après avoir enduré la torture et la détention prolongée.

Mahvash Tavassoli de Piranshahr, arrêtée lors du soulèvement de Jin, Jîyan, Azadî (Femme, Vie, Liberté) et désormais assigné à résidence, illustre les multiples formes de détention et de contrôle exercés sur la dissidence politique.

Ces cas mettent en évidence le paysage complexe de l’emprisonnement politique en Iran, où les femmes qui s’engagent dans l’activisme politique ou dans la dissidence sont régulièrement accusées de sécurité nationale, de propagande et d’inimitié contre l’État.