TURQUIE / KURDISTAN – En janvier 2023, 158 travailleurs, dont 5 femmes et 7 enfants, ont perdu la vie dans des accidents du travail survenus à travers le pays, y compris dans les régions kurdes du sud-est. En moyenne, chaque jour, 5 travailleurs meurent en Turquie.
Selon le rapport mensuel publié par l’Observatoire de la santé et de la sécurité au travail (İşçi Sağlığı ve İş Güvenliği Meclisi-ISIG), au moins 158 travailleurs ont perdu la vie dans des accidents du travail au cours du premier mois de l’année. Sept d’entre eux étaient des enfants exploités sous le déguisement de stages ou d’apprentissage.
L’ISIG a indiqué qu’en janvier, 3 enfants travailleurs âgés de 14 ans et en dessous de 14 ans, 4 enfants/jeunes travailleurs âgés de 15 à 17 ans, 32 travailleurs âgés de 18 à 29 ans, 62 travailleurs âgés de 30 à 49 ans, 43 travailleurs âgés de 50 à 64 ans et 5 travailleurs âgés de 65 ans et plus ont perdu la vie. L’âge de 9 ans des travailleurs n’a pas pu être déterminé.
Le rapport İSİG a mis en lumière le travail des enfants et a fourni les informations suivantes :
« Muhammed Şahin et Vefa du Turkménistan (nom de famille inconnu), tous deux âgés de 17 ans, ont perdu la vie dans un incendie qui s’est déclaré dans un conteneur où ils séjournaient dans les locaux d’un atelier de métallurgie. Miraz Terazi, 12 ans, et Faruk Alkan, 14 ans, ont perdu la vie au cours d’un long voyage en camion qu’ils entreprenaient avec leurs familles pour apprendre le travail, coïncidant avec les vacances scolaires. Erol Can Yavuz, 15 ans, et Arda Tonbul, 14 ans, ont perdu la vie en travaillant dans des usines de bois et de métal dans le cadre du programme MESEM. Mehmet Ali Nar, 17 ans, a perdu la vie alors qu’il travaillait comme coursier à moto.
Le MESEM, en commercialisant le travail des enfants sous couvert d’enseignement professionnel et en le popularisant (…) en disant « un jour à l’école, quatre jours au travail », entremêle l’éducation et l’industrie et jette ainsi les enfants sur le marché du travail comme main-d’œuvre bon marché sous les auspices de l’État. Cette situation amène particulièrement les décès d’enfants dus au travail, qui surviennent fréquemment dans l’agriculture saisonnière, dans les zones urbaines et les rend visibles. Les enfants du MESEM sont présents dans 922 districts de 81 villes (…). »
L’ISIG a rapporté qu’en janvier, le plus grand nombre de pertes s’est produit dans le secteur de la construction et de la construction de routes. 45 travailleurs ont perdu la vie dans ce secteur.
Selon le rapport, les secteurs qui suivent le secteur de la construction sont le secteur des transports avec 22 décès de travailleurs, et le secteur agricole et forestier avec 16 décès (10 travailleurs et 6 agriculteurs). Viennent ensuite 11 décès de travailleurs dans les secteurs du commerce, des bureaux, de l’éducation et du cinéma, ainsi que 9 travailleurs dans les secteurs de la métallurgie, de l’hébergement-divertissement et des travaux publics municipaux.
Le rapport note que sur les 45 décès de travailleurs dans le secteur de la construction et de la construction de routes, 17 se sont produits dans les provinces touchées par le séisme :
Avec le début des travaux de construction dans 11 villes sujettes aux tremblements de terre, des nouvelles de décès d’ouvriers ont commencé à apparaître. La mort de 17 ouvriers du bâtiment s’est produite dans ces villes. Il est indiqué que davantage de mesures de sécurité au travail sont prises dans les projets de construction entrepris par l’État. Cependant, que la construction soit réalisée par le secteur public, de grandes entreprises privées ou des entrepreneurs, le risque reste le même. Ce mois-ci, au moins 6 travailleurs ont perdu la vie dans des projets de construction sous-traités par TOKİ (Administration du développement du logement).
En outre, le rapport de l’ISIG souligne que les entreprises de construction turques continuent de subir des décès dans leurs projets à l’étranger. En janvier, İSİG a identifié que 4 travailleurs avaient perdu la vie dans des accidents du travail alors qu’ils travaillaient sur ces projets de construction à l’étranger.
La répartition des morts au travail en janvier selon leurs causes est :
- Écrasement, effondrement : 28
- Accidents de la circulation, incidents de transport : 27
- Chute de hauteur : 25
- Crise cardiaque, hémorragie cérébrale : 23
- Explosion, incendie : 11
- Empoisonnement, noyade : 9
- Suicide : 9
- Impact d’objet, chute : 7
- Choc électrique : 4
- Violences : 3
- Coupure, amputation : 1
- COVID-19 : 1
- Autres raisons : 10.