Saviez-vous qu’au Kurdistan, les femmes célébraient autrefois une fête féminine kurde aujourd’hui disparue ?
L’une des traditions aujourd’hui perdues parmi les Kurdes était une fête du printemps célébrée pendant le Newroz (nouvel-an kurde coïncidant avec le jour de l’équinoxe de printemps), au cours de laquelle chaque communauté élisait une femme roi avec un pouvoir absolu sur la communauté pendant un ou quelques jours.
Cette fête a persisté dans certaines régions jusqu’au milieu du XXe siècle, comme le documente l’ethnologue autrichien Robert Bleichsteiner en 1952 :
« Les Kurdes organisent une fête du printemps au cours de laquelle les femmes exercent un contrôle sur leurs hommes. Il peut être comparé au Carnaval des femmes de la région alémanique. Les femmes kurdes choisissent parmi elles les plus capables et les plus énergiques comme « Shah » (roi). Elle détient un pouvoir illimité sur la localité pendant une journée et, par l’intermédiaire de ses dignitaires féminines choisies, peut convoquer, punir et même châtier tout homme dont sa femme se plaint. Le festival est accompagné de chants et de danses… le Shah reste silencieux tout au long, n’exprimant sa volonté qu’à travers les femmes dignitaires. A minuit, le festival se termine par une procession des femmes jusqu’à la rivière la plus proche. »
Texte: Himdad Mustafa
Images: @elif.illustrations