BERLIN – Un spectacle anti-guerre poignant des musiciennes kurdes Burcu Yankın, Selda Öztürk et de la danseuse Gülcan Küçük a eu lieu à la Neu Wache de Berlin le 12 janvier, en résonance avec l’art de la sculptrice Käthe Kollwitz.
La vidéo combine l’art de Kollwitz avec la chanson kurde « Meşkê« chantée par les femmes dengbejs (conteurs) qui raconte le pouvoir destructeur de la guerre. A travers l’art, les artistes expriment une fois de plus la position des femmes contre la guerre, la violence et la dictature et scandent « Jin, Jiyan, Azadî » (Femmes, Vie, Liberté).
Neu Wache à Berlin, un monument anti-guerre de premier plan, a récemment accueilli un spectacle des musiciennes kurdes Burcu Yankın et Selda Öztürk, ainsi que de la danseuse Gülcan Küçük. Cet événement, qui s’est tenu le 12 janvier, a présenté une fusion de musique, de danse et d’art visuel, convergeant avec le sombre décor de la sculpture de Käthe Kollwitz « Mère et fils mort ».
Kollwitz, peintre et sculptrice expressionniste allemand de renom, a associé son travail de manière poignante à la chanson kurde anonyme « Meşkê » pendant la représentation. Kollwitz, qui a perdu son fils pendant la Première Guerre mondiale, est célèbre pour sa position anti-guerre et son exploration de la mort dans son art. Le spectacle a donné vie au récit de la chanson kurde sur les impacts destructeurs de la guerre, en particulier du point de vue d’une femme.
La chanson, interprétée en kurde par des femmes dengbejs, comprend des paroles qui dépeignent de manière poignante la perte et le chagrin de la guerre. Des phrases comme « Dinxe a été tué en temps de paix, la pauvre. Les femmes ont arraché leurs berceaux, la pauvre », résonne profondément avec le thème de l’art de Kollwitz. Cette collaboration unique visait à mettre en lumière les sentiments partagés contre la guerre, la violence et la dictature, faisant écho au message puissant « Jin, Jiyan, Azadî » (Femme, Vie, Liberté).
Cette performance faisait partie du projet « Musique pour les femmes » de Yekmal eV, une association d’aide aux migrants basée à Berlin qui se concentre sur diverses initiatives en faveur des familles et des enfants kurdes. Le projet comprenait des ateliers de musique multilingues où des femmes d’âges et de nationalités diverses se sont réunies pour chanter des chansons en kurde, turc, arabe, syriaque et arménien, expérimentant ainsi les effets stimulants du multilinguisme et de la polyphonie.
Yekmal eV, créée en 1993 par des parents, des enseignants et des éducateurs kurdes à Berlin, vise à promouvoir la participation et l’éducation, en particulier pour les familles d’immigrés. En tant qu’organisation à but non lucratif, Yekmal eV s’oppose à toutes les formes de discrimination et de racisme et s’engage en faveur des principes des droits de l’homme et de l’égalité. L’organisation opère actuellement dans cinq Länder différents en Allemagne.
La vidéo de la performance « Meşkê » est accessible sur les chaînes YouTube du groupe Kardeş Türküler et de Yekmal eV. Elle témoigne du pouvoir de l’art pour exprimer l’opposition à la guerre et promouvoir la paix et la compréhension entre diverses cultures.