TURQUIE – Un étudiant d’un dortoir de l’université de Koç à Istanbul a été torturé par deux étudiants fascistes qui ont voulu le tuer au motif qu’il était Kurde et de confession alévie. Ils l’ont menacé en lui disant que « Vous [les Kurdes] vivrez les mêmes choses que les Juifs pendant le règne du Parti de la Victoire [Zafer Partisi]. » De son côté, l’Université de Koç est accusée d’aggravé la situation en éloignant la victime de l’université grâce aux déclarations mensongères de ses bourreaux qui l’accusaient de les avoir agressés sexuellement…
Dans le dortoir de l’université de Koç, l’étudiant F. B a été menacé de mort et subi d’atroces tortures car pour ses bourreaux, il était kurde et alévi et « méritait la mort ou une soumission totale ». Ils l’ont menacé en lui disant que « Vous [les Kurdes] vivrez les mêmes choses que les Juifs pendant le règne du Parti de la Victoire [Zafer Partisi]. »
Deux étudiants fascistes ont attaqué et blessé un étudiant kurde alévi qui était leur colocataire dans les dortoirs de l’université privée turque de Koç à Istanbul.
Hasan Ege Karanfil, un des agresseurs de la victime a déclaré à F.B. : « Vous [les Kurdes et alévis] êtes une race inférieure. Vous devez être éliminés. Vous devez accepter que vous êtes un esclave. Vous devez obéir. Nous ne voulons pas de vous dans cette pièce. Si tu ne pars pas d’ici, nous te tuerons ».
L’étudiant a déclaré qu’il avait été attaqué parce qu’il était kurde alévi, et son avocat a annoncé qu’il existait des enregistrements audio de l’attaque raciste qui avaient également été partagés avec les autorités.
Alper Sarıca, l’avocat de l’étudiant agressé, a déclaré sur X (ancien Twitter) que le parquet n’avait même pas pris la déclaration de l’agresseur pendant plus d’un mois malgré les enregistrements audio et les blessures.
Le parquet général d’Istanbul a ouvert une enquête sur l’attaque qui a eu lieu le 15 novembre, selon un reportage de HalkTv.
Le dossier d’enquête du procureur comprenait les transcriptions de 5 enregistrements audio distincts. L’un des assaillants a dit à l’étudiant : « L’est de la Turquie [régions kurdes] (…) devrait être brûlées…Vous êtes une sous-race. Vous devriez être exterminés. Vous devez accepter que vous êtes des esclaves. Vous devez obéir. Nous ne voulons pas de toi dans cette pièce. Si tu ne parts pas, nous te tuerons. »
L’étudiant, qui a dormi deux jours dans le laboratoire en raison du harcèlement raciste dans la chambre, a de nouveau été victime de violences physiques dans la nuit du 15 novembre alors qu’il se rendait dans sa chambre pour prendre un bain. Les assaillants ont frappé l’étudiant au visage avec une ceinture, ont tenté de lui appliquer un fer chaud sur le visage et l’ont blessé au visage et à l’abdomen avec un instrument tranchant.
L’avocat de l’étudiant, Sarıca, a également déclaré que l’un des enregistrements de l’agresseur indiquait : « Vous (les Kurdes) vivrez les mêmes choses que les Juifs pendant le règne du Parti de la Victoire [Zafer Partisi]. » Le Parti de la Victoire est un parti nationaliste d’extrême droite qui diffuse une propagande raciste et xénophobe, notamment avant les élections de 2023. Plusieurs utilisateurs des réseaux sociaux ont rapporté que l’agresseur était un partisan du parti d’extrême droite et s’est autoproclamé « fasciste ».
Les agresseurs ont affirmé avoir été victimes de « harcèlement sexuel » de la part de l’étudiant, mais l’avocat de l’étudiant a déclaré : « Il ressort clairement des enregistrements de la carte d’entrée de l’étudiant dans la chambre et des contradictions dans les déclarations de l’agresseur reflétées dans l’examen médico-légal et déclaration du commissariat de police selon laquelle aucune agression sexuelle n’a jamais eu lieu. »
L’avocat Sarıca a déclaré qu’une ordonnance de contrôle judiciaire avait été émise contre l’étudiant victime de l’attaque raciste sur la base des allégations des agresseurs.
L’Université de Koç a également interdit à l’étudiant torturé d’entrer sur le campus pendant un mois sur la base de ces allégations. L’avocat a déclaré : « Bien que je sois personnellement allé au bureau de conseil juridique de l’université et que j’ai présenté les preuves, il n’a même pas été autorisé à passer ses examens. Aucun examen de rattrapage n’a été proposé. Maintenant, ils lui disent de suspendre son inscription. »
L’avocat a également déclaré que le conseil disciplinaire de la résidence universitaire avait décidé de ne pas sanctionner l’étudiant et que l’allégation d’agression sexuelle contre l’étudiant n’était pas fondée.
Si l’un des agresseurs a également été suspendu de l’université, l’autre agresseur n’a fait l’objet d’aucune sanction.
L’Université de Koç a fait une déclaration écrite après que l’attaque soit devenue un sujet tendance sur les réseaux sociaux et a déclaré qu’une enquête avait été ouverte à ce sujet. Plusieurs utilisateurs des réseaux sociaux ont critiqué la déclaration de l’université et ont critiqué son inaction pendant plus d’un mois jusqu’à ce que l’attaque soit portée à l’attention du public.