Après deux jours de débats lors de la 18e Conférence internationale sur l’UE, la Turquie et les Kurdes de la Commission civique de l’UE et de la Turquie (EUTCC) qui s’est tenue les 7 et 8 décembre dernier, les organisateurs de l’événement ont publié la résolution finale de la conférence*.
La Conférence internationale annuelle sur l’UE, la Turquie, le Moyen-Orient et les Kurdes a été organisée par la Commission civique UE-Turquie (EUTCC) en coopération avec le Groupe de gauche, les Verts-Alliance libre européenne (VERTS/ALE), les Groupes de l’Alliance libre des socialistes et démocrates (S&D) et l’Institut kurde de Bruxelles
*Voici la résolution finale de la conférence de l’EUTCC:
« La République turque, qui célèbre en 2023 son 100e anniversaire de fondation, a confirmé et même intensifié sa trajectoire militariste et antidémocratique avec les élections législatives et présidentielles. Comme par le passé, les Kurdes et les régions kurdes sont particulièrement touchés. Les vagues d’arrestations de responsables politiques kurdes ne faiblit pas. Pour les élections locales de l’année prochaine, il est à craindre qu’Ankara nomme à nouveau des administrateurs forcés dans les régions kurdes.
L’isolement cellulaire du leader kurde Abdullah Öcalan se poursuit sans relâche. Depuis trois ans, ses avocats et sa famille se voient refuser toute visite sur l’île-prison, contrairement à toutes les exigences légales, tant turques qu’internationales (résolutions de l’ONU et de la CEDH).
La montée des violences basées sur le genre depuis l’arrivée au pouvoir de l’AKP/Erdoğan a atteint son paroxysme avec le retrait du pays de la Convention d’Istanbul.
La politique étrangère expansionniste de l’État turc s’intensifie chaque jour, entraînant des crimes contre l’humanité et violant le droit international. Depuis début octobre, les frappes aériennes se multiplient sur le nord de la Syrie, détruisant une partie importante des infrastructures. Les attaques de drones, tant dans le nord de la Syrie que dans la région du Kurdistan irakien, tuent des civils presque quotidiennement. Ces attaques, et en particulier le soutien actif et continu apporté aux groupes fondamentalistes et islamistes, menacent la paix, aggravent l’instabilité au Moyen-Orient et modifient la démographie.
Dans le contexte de tous ces développements, une solution politique à la question kurde, question centrale en Turquie et au Moyen-Orient, n’est pas en vue.
L’EUTCC exige donc
• l’Union européenne doit agir conformément aux exigences du rapport du Parlement européen sur la Turquie, également dans le contexte de la responsabilité découlant du Traité de Lausanne.
• le CPT doit publier immédiatement le rapport sur la dernière visite sur l’île en septembre 2022. Il est demandé au CPT de faire pression sur la Turquie pour qu’elle agisse et obtienne la levée de l’isolement, ce qui est contraire à ses engagements.
• le Conseil de l’Europe à prendre toutes les mesures résultant du non-respect des arrêts de la Cour européenne des Droits de l’Homme que la Turquie refuse d’appliquer.
• la levée immédiate de la détention au secret d’Abdullah Öcalan et sa libération conformément à la législation sur le « droit à l’espoir ». Nous faisons ici référence à la campagne mondiale lancée en octobre pour sa liberté et pour une solution politique à la question kurde, qui mérite une résonance internationale pour que la démocratie et la paix en Turquie et au Moyen-Orient aient une chance.
L’EUTCC
• Se félicite de la décision du Parlement européen d’attribuer le Prix Sakharov pour la paix à la femme kurde Jina Amini comme symbole de la maxime « Jin, Jiyan, Azadi [slogan féministe kurde signifiant femme, vie, liberté] » (Femme, Vie, Liberté) et déclare sa solidarité avec le mouvement des femmes kurdes. résistance. »