SYRIE / ROJAVA – Leïla Mustafa, maire courage de Raqqa et lauréate du Prix international du maire, est décédée des suites d’une maladie.
L’ancienne maire kurde de Raqqa avait contribué de manière significative à la reconstruction de la ville martyre sauvée des mains de DAECH.
L’ancienne coprésidente du Conseil civil de Raqqa, Leïla Mustafa est décédée samedi à l’âge de 35 ans dans un hôpital de Damas des suites d’une opération au foie, ont indiqué des proches de sa famille. La nouvelle de la mort de la femme politique a été accueillie avec tristesse et consternation dans la région autonome du nord et de l’est de la Syrie.
Le commandant général des Forces Démocratiques Syriennes (FDS) a rendu hommage sur Twitter en déclarant que « C’est avec une grande tristesse que nous disons adieu à l’ingénieur Layla Mustafa, première coprésidente du Conseil civil de Raqqa, qui a dirigé la reconstruction de la ville après la défaite de l’État islamique.
La défunte était le symbole d’une femme libre et ambitieuse. Elle a lutté pour établir le système AANES et a dirigé le processus de réhabilitation après avoir vaincu la mentalité radicale de l’Etat islamique. Elle a également travaillé à assurer la stabilité et la coexistence et a reçu le prix du jury mondial des maires en 2021.
Nos plus sincères condoléances à sa famille et à la communauté qui a perdu une grande leader et symbole d’égalité et d’humanité. »
Leyla Mustafa (également Leila Mustapha) est née le 12 septembre 1988 à Raqqa dans une famille kurde. Elle a étudié le génie civil et a vu de ses propres yeux la première période d’occupation de sa ville natale par l’État islamique, qui a fait de Raqqa la capitale du califat en 2014. Elle s’est enfuie à Qamishlo avec sa famille et milité activement en politique.
En 2017, l’année où Raqqa a été libérée du joug de l’EI, Mustafa a été élue coprésidente du Conseil civil de la ville, formé la même année. L’un de ses premiers actes officiels a été de renommer l’emblématique place Al-Naim, qui servait de site d’exécution publique pour l’État islamique, en « Place de la Liberté ». Elle s’est consacrée à la reconstruction de Raqqa, qui a été détruite à plus de 80 % par l’État islamique. Elle a également joué un rôle clé dans l’établissement du modèle social du Rojava, fondé sur la libération des femmes, le pluralisme, la démocratie directe et l’autonomie gouvernementale. Elle a occupé le poste de coprésidente du Conseil civil, l’équivalent du maire, jusqu’en 2022.