Le gouvernement du calife autoproclamé du monde musulman, le président turc Erdogan, a augmenté au fil des années le volume des échanges commerciaux avec l’Israël, tout en accueillant sur son sol et soutenant financièrement le Hamas palestinien. Même la guerre actuelle de Gaza ne modifie pas la tendance des relations turco-israéliennes sachant que le volume des échanges commerciaux turco-israéliens a connu une croissance de plus de 52 % entre 2013 et 2021 et devrait augmenter de manière significative dans les prochaines années.
Suite à la récente opération du Hamas contre les forces israéliennes le 7 octobre, la Turquie a d’abord recouru au silence et a cherché à jouer un rôle de médiateur entre le Hamas et Israël, mais elle a échoué pour plusieurs raisons, y compris le fait qu’Erdogan au cours de la période récente et à cause de sa précipitation à négocier avec les États du Golfe et l’Égypte dans le but de collecter de grosses sommes d’argent pour sauver son économie en ruine, et c’est ce qui s’est réellement produit, puisque l’Arabie Saoudite et les Émirats ont placé d’énormes sommes d’argent dans les banques turques. Il a été contraint de renoncer à son soutien à certaines organisations affiliées aux Frères musulmans, dont le mouvement Hamas, qui a compensé ce soutien en recourant à l’Iran et ne l’a donc plus soutenu. La Turquie exerce une grande influence sur les dirigeants du Hamas, notamment sur le personnel de terrain.
En outre, les expériences antérieures ont fait de la Turquie un médiateur malhonnête et peu fiable, comme l’ont rapporté les médias occidentaux et israéliens, et en raison de l’échec de la Turquie à être un médiateur, elle est revenue à son rôle de critique et d’attaque d’Israël et de porter le drapeau de la Palestine, mais la réalité est toute autre.
Lorsqu’on parle de la position turque, les peuples de la région (Arabes, Kurdes…) compare la position actuelle de la Turquie avec sa position lors du siège de Gaza en 2010, lorsque la Turquie s’est affrontée diplomatiquement avec Israël et a atteint le stade où la Turquie a ordonné au navire « Marmara » de briser le siège israélien imposé à la bande de Gaza, mesure à laquelle Israël a été confronté avec un bombardement dévastateur. 10 Turcs ont été tués et 56 autres blessés, et malgré la rupture des relations politiques, les relations économiques se sont développées.
Malgré les déclarations officielles, les exportations turques vers Israël n’ont fait que augmenter depuis 2011 où elles s’élevaient à 2,4 milliards de dollars, passant à 4,7 milliards de dollars en 2020, tandis que les importations turques en provenance d’Israël atteignaient 1,5 milliard de dollars en 2020.
Ensuite, les échanges commerciaux entre la Turquie et l’Israël sont passés de 6,5 milliards de dollars en 2020 à 10 milliards de dollars à la fin de 2022. Ainsi, le volume des échanges commerciaux a connu une croissance de plus de 52 % entre 2013 et 2021 et devrait encore augmenter de manière significative, notamment en à la lumière des nouveaux accords.
Selon le ministère turc des Affaires étrangères, Ankara s’efforce d’augmenter le volume du commerce bilatéral entre les deux pays à 15 milliards de dollars. Le nombre de touristes israéliens en Turquie a également augmenté à plus de 631 000, soit une augmentation de cinq fois et demie par rapport à l’année précédente, et en 2022, le ministère israélien des Transports a déclaré qu’Israël et la Turquie développeraient le trafic aérien bilatéral, dans le cadre d’un nouvel accord aérien, le premier entre eux depuis 1951.
Parmi les accords les plus importants conclus entre les deux parties ces derniers mois, il y a celui visant à transporter du gaz israélien à travers le territoire turc comme alternative à la ligne EastMed, qui traverse le territoire grec et chypriote. La Turquie a également conclu des accords avec Israël pour l’exploration conjointe du gaz en mer Méditerranée.