TURQUIE / KURDISTAN – Le journaliste kurde Amir Kahrizi, qui risque d’être exécuté par l’Iran, est détenu dans un centre pour être envoyé en Iran. Kahrizi a entamé une grève de la faim pour protester contre son expulsion.
Le journaliste Amir Kahrizi s’est réfugié dans la région du Kurdistan fédéré en 2016 suite aux persécutions en raison de ses activités journalistiques. Kahrizi a poursuivi ici sa carrière de journaliste à la télévision. Cependant, la chaîne de télévision où il travaillait a été la cible de roquettes de l’Iran après le mouvement « jin, jiyan, azadi » (femme, vie, liberté) lancé suite au meurtre de Jina Mahsa Amini en septembre 2022. Kahrizi, qui a survécu indemne à l’attaque, s’est rendu en Turquie pour rejoindre sa femme et leur enfant qui vivent en Suède. Kahrizi, capturé alors qu’il traversait la Grèce, a été livré à la Turquie où il a été détenu d’abord au Centre de rapatriement d’Edirne (GGM), puis transféré au GGM d’Ağrı le 25 août pour être expulsé. Kahrizi est en grève de la faim depuis le 9 septembre pour éviter d’être renvoyé en Iran où il serait très certainement condamné à la peine de mort, comme d’innombrables compatriotes kurdes avant lui.
Soulignant que son mari est en grève de la faim, Shahla Chorke a rapporté que lors de son dernier appel téléphonique avec lui, il a déclaré : « Je n’ai aucun espoir d’être libérée de ce camp. Mais d’un autre côté, être expulsé vers l’Iran constitue une menace pour ma vie. J’ai décidé de mourir ici. »
Soulignant que son mari est un journaliste de l’opposition, Chorke a déclaré : « Mon mari est dans le camp depuis des mois. Nous avons déployé beaucoup d’efforts pour sa libération. Nous avons présenté au tribunal [les preuves] que mon mari était contre la République islamique et que la torture et l’exécution l’attendaient s’il retournait en Iran. Mais le tribunal les a rejetées à plusieurs reprises ».