TURQUIE / KURDISTAN – Un tribunal turc a rejeté l’appel contre le verdict controversé dans le cas d’un membre des opérations spéciales qui a échappé à la prison après avoir grièvement blessé un garçon kurde de 14 ans avec la crosse d’un fusil d’assaut.
Une affaire profondément polarisante montre de nouveau l’impunité dont jouissent les membres des forces armées turques qui tuent, torturent ou violent les femmes et les enfants kurdes. L’appel contre le verdict controversé, qui a vu un officier de police des opérations spéciales éviter la prison après avoir grièvement blessé un garçon kurde de 14 ans avec la crosse d’un fusil d’assaut, a été rejetée par un tribunal d’Hakkari.
Lors d’un incident remontant à 2009, lors de manifestations contre la fermeture du Parti populaire démocratique (DTP) à Hakkari, Bahadir Turan, un officier de la police des opérations spéciales, a frappé Seyfullah Turan, un adolsecent kurde de 14 ans, à la tête avec la crosse de son fusil d’assaut, causant des blessures graves. Seyfullah Turan a été contraint de passer plusieurs jours en soins intensifs. Le policier a été accusé de tentative de meurtre et de torture, mais sa défense a fait valoir qu’il avait agi en état de légitime défense en raison d’une détresse psychologique et a invoqué son autorité pour recourir à la force.
Lors du premier procès, un tribunal a condamné le policier à 6 mois et 7 jours de prison, peine qui a ensuite été commuée en amende. Les avocats de Seyfullah Turan ont fait appel de cette décision, ce qui a conduit l’affaire devant la Cour constitutionnelle en 2017. Bien que la Cour ait reconnu une violation de l’interdiction de la torture et des mauvais traitements, elle a jugé le recours irrecevable.
L’affaire a ensuite été rejugée et le policier a été condamné à 5 ans de prison. Insatisfaits de ce résultat, l’équipe juridique de Seyfullah Turan a de nouveau poursuivi l’affaire, demandant cette fois que le policier soit puni pour tentative de meurtre. Cependant, lors d’un nouveau procès, la court a condamné le policier à 6 ans et 3 mois de prison.
Cependant, le récent appel contre ce verdict a été rejeté, provoquant l’indignation de l’opinion publique kurde. Les critiques affirment que justice n’a pas été rendue et nombreux sont ceux qui remettent en question la décision du tribunal de ne pas arrêter le policier malgré la gravité du crime.
L’affaire va maintenant être portée devant la Cour de cassation, tandis que les avocats de Seyfullah Turan poursuivent leur quête de justice.
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